Vendée : les œufs Geslin dans le collimateur de la répression des fraudes

23 avril 2024 à 16h14 par Fabienne Lacroix avec AFP

Le groupe, basé à Chauché, aurait multiplié les pratiques trompeuses.

Oeufs
Crédit : illustration Envato - DR

Le groupe vendéen Geslin, spécialisé dans les œufs et les produits dérivés destinés aux industries alimentaires, est pointé du doigt par les services de la répression des fraudes. Ces derniers annoncent ce mardi avoir saisi le parquet de la Roche-sur-Yon après avoir mis en évidence des pratiques potentiellement trompeuses au sein de l’entreprise basée à Chauché, et qui fait travailler 200 personnes.

Des contrôles menés par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont "constaté que le groupe Geslin avait transmis à ses clients professionnels de l'agro-alimentaire des résultats d'analyses minimisant la véritable charge bactérienne de certains lots d'ovoproduits", explique la DGCCRF dans un communiqué.

Le groupe Geslin "est par ailleurs suspecté d'avoir eu recours à une communication faussement valorisante relative à des labels de qualité, à l'origine de ses œufs, à leur état de fraîcheur ou au mode d'élevage des poules dont ils sont issus", ajoute la répression des fraudes.

L'industriel est aussi "mis en cause pour avoir commercialisé des blancs d'œufs liquides présentés comme purs alors qu'ils contenaient un mélange d'additifs" et l'enquête a également "révélé la présence d'eau dans certaines références d'ovoproduits", sans que cela ait été porté à la connaissance des acheteurs.

Le procès-verbal a été transmis à la procureure de la République de La Roche-sur-Yon, qui a confirmé à un correspondant de l'AFP que ces contrôles et l'enquête avaient été déclenchés par des signalements effectués en 2017 et 2020.

Le dossier est en cours d'analyse pour déterminer quelles suites judiciaires lui seront éventuellement données.

"Sous réserve de l'appréciation de l'autorité judiciaire, les pratiques constatées, commises au détriment des clients industriels du groupe Geslin et, par ricochet, des consommateurs, sont susceptibles d'être qualifiées de falsifications et de tromperies", estime la DGCCRF.

Des pratiques anciennes

Pour sa défense, le groupe Geslin a certifié que "ces pratiques évoquées [n’avaient] plus cours au sein de l’entreprise".

Sollicitée par l'AFP, l'entreprise a affirmé que "l'enquête de la DGCCRF concerne les années 2016 à 2020 et porte sur des pratiques anciennes, héritées des directions précédentes."

La nouvelle direction, "à la tête de l'entreprise depuis le 1er janvier 2016, a mené depuis des actions correctives", a ajouté le service de communication du groupe vendéen, qui emploie environ 200 personnes.