Poussins maltraités et broyés : l’association L214 porte plainte en Deux-Sèvres

Publié : 23 octobre 2025 à 13h03 par
Romane Hocquet - Journaliste

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Les images – choquantes – ont été diffusées dans la nuit du jeudi 23 octobre. On y voit des poussins vivants sur le tapis d’une machine à broyer. Une vidéo tournée par L214 dans un couvoir d’œufs des Deux-Sèvres, près de Niort. L’association dénonce des actes de maltraitances.

poussins broyés
Le broyage des poussins reste autorisé en France dans certains cas.
Crédit : Envato

Des poussins broyés vivants, jetés sur le tapis d’une machine… d’autres écrasés avec une raclette par un employé du site. Ces images ont été mises en ligne sur le site de l’association L214. La scène se déroule dans un important couvoir à La Boissière-en-Gâtine, près de Niort en Deux-Sèvres.

 

Une pratique choquante ... mais autorisée

L’association de défense des animaux dénonce "des sévices graves" et "des mauvais traitements" sur des poussins broyés. Elle a porté plainte auprès du parquet de Niort mercredi.

La coopérative agricole Terrena, propriétaire du site, n’a pas tardé à réagir : ce sont des images "choquantes et absolument contraires aux valeurs de notre entreprise et aux exigences que nous imposons à nos collaborateurs en matière de bien-être animal. Nous les condamnons avec la plus grande fermeté". Terrena regroupe 18 000 exploitations adhérentes et 13 000 collaborateurs dans tout le Grand Ouest.

Depuis 2022, la France a interdit le broyage des poussins mâles dans les filières des poules pondeuses destinées à la production d’œufs. Cette pratique reste – en revanche – autorisée pour abattre des poussins destinés à la filière viande. C’est le cas de ce couvoir deux-sévriens.

 

Une enquête interne en cours

La coopérative précise qu’une enquête interne est en cours "pour faire la lumière sur ces faits et comprendre les circonstances dans lesquelles ces images ont été tournées."

Le couvoir Boyé Accouvage – qui emploie 130 salariés – fournit une cinquantaine d’éleveurs de volailles de chair dans cinq départements. D’après la société, près d’un million de poussins et 220 000 pintadeaux voient le jour – chaque semaine – dans ses installations.

 

"Des choix purement économiques"

Dans sa plainte, l’association L214 dénonce le broyage comme "un mauvais traitement", dépourvu de "nécessité", contraire au Code rural et découlant de "choix purement économiques". D’autres solutions existent d’après les défenseurs des animaux, comme le sexage des œufs, utilisé dans la filière ponte.

"Il n’y a pas d’élimination des poussins en fonction de leur sexe dans la filière viande", répond Terrena qui ajoute que "tous les poussins viables sont valorisés". L’élimination des poussins présentant une malformation ne représente qu’une "part très limitée des éclosions" et est "strictement encadrée par la réglementation".

Avec AFP.