Transat Café L'Or : "si on veut faire un beau truc, il faudra appuyer du début jusqu'à la fin"

Publié : 24 octobre 2025 à 11h16 par
Elouen Rouchy - Journaliste

Elouen Rouchy vous informe en Loire-Atlantique, chaque jour de 6h à 10h, en direct sur Alouette.

La Transat Café L'Or (anciennement Jacques Vabre) débute ce dimanche 26 octobre du Havre en direction de la Martinique. 148 skippers en duos seront alignés au départ, dont Matthieu Perraut et Jean-Baptiste Gelée. Ils représentent la seule écurie de Loire-Atlantique dans la catégorie Ocean Fiftty. Nous leur avons posé quelques questions avant la course. 

Ocean Fifty de la team Inter Invest en plein entrainement au large de Pornichet
Ocean Fifty de la team Inter Invest en plein entrainement au large de Pornichet
Crédit : Alouette DR

Ultim, Ocean Fifty, Imoca et Class 40. Au total, 4 catégories de navires prennent le départ de la Transat Café L'Or (anciennement Jacques Vabre) ce dimanche 26 octobre. 148 skippers en duos pour un total de 74 navires alignés au départ.

Qui dit 4 catégories, dit 4 duos de vainqueurs. Parmi les favoris, on retrouve la team Inter Invest composé de Matthieu Perraut et de Jean-Baptiste Gelée. Basés à Pornichet, ils représentent la seule écurie d'Ocean Fifty de Loire-Atlantique

 

"La Transat, c'est LA course de l'année"

La course n'est pas très longue, une grosse dizaine de jours en moyenne. Mais le parcours varie en fonction des catégories. 6 200 milles nautiques pour les Ultim, 4600 pour les Ocean Fifty, 4350 pour les Imoca et 3750 pour les Class 40. Il faudra compter 10 jours pour les plus rapides, 16 pour les plus lents. Une transat que comptent bien remporter notre duo de skippers en Ocean Fifty. Matthieu Perraut est conscient des enjeux.

"Ce sont des courses très importantes pour nous parce qu'on en fait pas toutes les deux semaines. C'est vraiment la course de l'année et on ne sait pas pendant combien de temps on pourra avoir la chance de faire tout ça. Il faut savourer chaque instant et mesurer la chance qu'on a d'être là. Cette transat, c'est l'objectif de plusieurs années de travail en général."


L'équipe Inter Invest en entrainement au large de Pornichet - Alouette DR

 

Mais il ne faut pas se faire avoir par l'euphorie du moment et la pression d'avant course nous rappelle Matthieu.

"Il y a entre 10  jours et 2 semaines de village où on est sollicité par les médias et les sponsors. Il y a beaucoup de pression qui vient des autres aussi. Il faut faire attention de ne pas consommer trop d'énergie sur le village. En revanche, sur la course, on ne retient plus trop l'énergie. Il va falloir se donner du début jusqu'à la fin. C'est une course que j'estime assez courte avec un temps moyen de 11 jours. Il faut appuyer fort ! Et au vu du plateau, si on veut faire un beau truc, il va falloir appuyer fort du début jusqu'à la fin."

Matthieu Perraut, skipper de la team Inter Invest, au micro d'Alouette

"On mange et on dort n'importe quand"


L'équipe Inter Invest en entrainement au large de Pornichet - Alouette DR

 

Pour "appuyer fort du début jusqu'à la fin", il va falloir tenir le rythme. Pas évident sur un bateau lancé à 50km/h qu'il faut manœuvrer constamment pour être le plus rapide sur l'eau. Heureusement, cette course se fait un double. Matthieu pourra alors compter sur Jean-Baptiste lorsqu'il voudra se reposer et inversement. Mais d'ailleurs, à quoi ressemble une journée type sur un Ocean Fifty pendant une transat ?

"Ça ressemble à rien !, confie Matthieu au micro d'Alouette, en riant. On mange un peu n'importe quand, on dort un peu n'importe quand, tout ça est très mélangé. En double, on peut quand même s'accorder des vraies siestes. C'est la grande différence entre le double et le solitaire sur ces bateaux-là. En solitaire, tu dors très peu pour rester performant. En double, tu as ton copain qui est là pour veiller à ce que le bateau soit au maximum de ses performances pendant 20 minutes, 1h, 2h, ou même 4 heures ça peut arriver. Le double, c'est vraiment une histoire de confiance. Il faut trouver un équilibre entre l'un et l'autre pour le respecter. Mais parfois être sincère, c'est être très directe et savoir se dire les choses. En tout cas sur ce genre de courses, il n'y a vraiment pas de journée type."

Matthieur Perraut au micto d'Alouette

L'Ocean Fifty, un bateau exigeant

Avec ses 15 mètres de long, l'Ocean Fifty est deux fois plus petit que l'Ultim, la catégorie reine en voile. Mais le navire n'en reste pas moins très exigeant, nous rappelle Matthieu.

"C'est un bateau qui peut faire des vitesses autour des 30 nœuds (plus de 55km/h) quand ça va vite. Mais ce sont des bateaux qui ont la particularité de pouvoir chavirer, comme tous les multicoques. On n'a pas de quille, on n'a pas de lest en plomb qui nous empêche de nous mettre à l'envers. Naviguer en multicoque, on sait qu'on a un risque de chavirer. Lorsqu'on performe, on est un maximum des performances du bateau, et donc on a une vigilance qui est vraiment de tous les instants. Dès lors qu'il y a un peu de vent et que le bateau est en surpuissance, ça peut arriver très vite."

Départ ce dimanche 26 octobre du Havre. Les premiers duos vainqueurs sont attendus autour du 5 novembre.