Migrants : 13 maires signent une tribune pour demander à l'État d'intervenir

7 octobre 2019 à 12h15 par Alexandrine DOUET

Cet appel est lancé au moment où s'ouvre le débat sur l'immigration à l'Assemblée Nationale.

A Nantes, les tentes de l'ancien campement du square Daviais évacué en octobre 2018.

Crédit : Archives

Une situation devenue "insupportable"


Ces élus appellent l'État à trouver une solution "pérenne" pour l'accueil des migrants qui s'entassent dans des "campements de fortune" et à ne plus se "décharger" sur les villes.


"Malgré les dispositifs mis en place par l'État et les efforts réalisés en matière de création de places d'hébergement", la situation dans les camps "ne cesse de se dégrader", dénoncent dans une tribune parue sur le site internet de Libération les maires de Lille, Grande-Synthe ou encore Troyes, le jour de l'ouverture du débat parlementaire sur l'immigration.Dans ces camps informels et souvent insalubres, "on compte chaque jour plus d'hommes, de femmes et d'enfants (...) dans une situation d'extrême vulnérabilité", poursuivent les édiles, rappelant l'urgence d'agir alors que se profile l'hiver.


Mises à disposition d'hébergements, de gymnases ou encore de douches, créations de centres humanitairesSelon ces maires, qui souhaitent replacer l'accueil des migrants au coeur d'un débat que le gouvernement veut axer sur la forte demande d'asile, leurs villes ont pris leur part dans l'effort collectif.


"A leurs côtés, nombreuses sont les associations, les entreprises, les citoyens qui s'engagent pour mettre fin à une réalité devenue insupportable", rappellent-ils. "Mais cette mobilisation, aussi soutenue soit-elle, ne doit pas avoir pour effet de décharger l'État de compétences qui sont les siennes. D'autant que, si les acteurs de terrain ne manquent pas d'idées, ils arrivent à court de moyens", déplorent encore les maires.


Dans cette tribune, Johanna Rolland (Nantes), Nathalie Appéré (Rennes), Martine Aubry (Lille), François Baroin (Troyes), Martial Beyaert (Grande-Synthe), Philippe Bouyssou (Ivry-sur-Seine), Meriem Derkaoui (Aubervilliers), Dominique Gros (Metz), Anne Hidalgo (Paris), Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Eric Piolle (Toulouse), Roland Ries (Strasbourg), et Laurent Russier (Saint-Denis), estiment que "seul l'État" peut "déployer le dispositif pérenne" nécessaire et "porter au niveau européen les négociations relatives à la crise migratoire, pour construire une réponse globale au défi que pose l'accueil des réfugiés en France".


"Nous, maires, exigeons la mise à l'abri inconditionnelle des personnes présentes sur notre territoire puisque le droit impose que toute personne (...) soit prise en charge avant son éventuel renvoi."


Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, près de Nantes à Saint-Herblain, un migrant âgé de 35 ans d'origine tchadienne a été retrouvé mort à proximité de l'ancien gymnase Jeanne Bernard où vivent près de 800 demandeurs d'asile dans des conditions très difficiles.


Le préfet de Loire-Atlantique et de la Région Pays de la Loire, Claude d'Harcourt a annoncé vendredi dernier une évacuation avant la fin de l'année.


(Avec AFP)