Deux-Sèvres : ils assignent l’état pour faute lourde après l’assassinat de leur mère
Publié : 12 juin 2025 à 15h12 par Fabienne Lacroix avec AFP
La quinquagénaire avait été tuée un mois après avoir porté plainte contre son ex-compagnon. Plainte qui avait été classée sans suite.
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Crédit : illustration Envato - DR
" Si elle avait été prise au sérieux, elle serait encore parmi nous ! " Tels sont les mots de l’avocat de Patricia Gomit, une auxiliaire de vie sociale retrouvée sans vie chez elle, dans les Deux-Sèvres, à Val-en-Vignes le 11 juin 2022.
Cinq mois après la condamnation de Yunus Cosgun, l’ex-compagnon de la victime, Maitre Fabien Arakelian annonce que la famille de Patricia Gomit assigne l'État pour "faute lourde" devant le tribunal judiciaire de Paris.
Lors du procès en janvier dernier devant la cour d'assises des Deux-Sèvres, l'avocate générale avec évoqué la personnalité de l'accusé, "une forte impulsivité, sans empathie et sans culpabilité".
Âgé de 58 ans, Yunus Cosgun a été condamné à trente ans de prison assortie d'une période de sûreté de vingt ans. Une peine jugée insuffisante par les quatre filles et par le gendre de la victime, qui veulent faire reconnaître des dysfonctionnements tout au long de la chaîne judiciaire.
Dans son assignation, l'avocat de la famille de Patricia Gomit rappelle que cette dernière avait porté plainte à la gendarmerie un mois avant sa mort, dénonçant des violences physiques, verbales et psychologiques répétées, ainsi que des viols et des menaces de mort de la part de Yunus Cosgun. La plainte avait été classée sans suite malgré une incapacité totale de travail de trois jours délivrée à l'auxiliaire de vie sociale par un service hospitalier.
"Vous avez une plaignante qui se déplace et qui vient dire 'je suis violée depuis de nombreuses années, je suis violentée' avec un certificat médical et il n'y a même pas le début d'une réponse judiciaire", regrette Me Fabien Arakelian pour qui les gendarmes "ne sont pas assez formés" à ces situations.
Début juin, l'État a été condamné pour "faute lourde" à verser 27 000 euros au titre du préjudice moral à la famille de Nathalie Debaillie, assassinée par son ex-conjoint à Lille en mai 2019, contre lequel elle avait déposé trois mains courantes et une plainte. Aucune de ses plaintes n'avait été enregistrée et transmise au parquet.