Bretagne : des lycéens lancent une pétition pour sauver un sanglier et ses petits

Publié : 28 mai 2025 à 9h54 par Marie Piriou

Coincés dans l’enceinte du lycée finistérien de Laennec, à Pont-l’Abbé, une femelle sanglier et ses marcassins pourraient être abattus ce week-end. En réaction, les élèves se mobilisent : une pétition pour leur sauvetage a déjà recueilli plus de 10 000 signatures.

Une laie et plusieurs de ses petits ont été retrouvés dans l’enceinte du lycée de Pont-l'Abbé.

Une laie et plusieurs de ses petits ont été retrouvés dans l’enceinte du lycée de Pont-l'Abbé.

Crédit : Illustration | Pixabay

Dans le Finistère, à Pont-l’Abbé, le calme du lycée Laennec a été soudainement troublé ce mardi 27 mai par la découverte inattendue d’une laie et de ses petits dans l’établissement scolaire.


L’apparition de cette famille de sangliers a provoqué une réaction en chaîne : mesures de sécurité, intervention du maire, annonces d’une possible battue… et surtout, une mobilisation croissante d’élèves inquiets pour le sort des animaux.


 


Une battue annoncée pour le week-end


Selon les premières informations transmises aux enseignants et aux élèves, l’Office français de la biodiversité (OFB) pourrait intervenir durant le week-end prolongé de l’Ascension pour procéder à un abattage. En cause : le risque de prolifération de l’espèce, classée comme nuisible, et les enjeux de sécurité pour les élèves.


Le maire de Pont-l'Abbé, Stéphane Le Doaré, dit ne pas avoir la main sur les décisions à l’intérieur du lycée, mais confirme avoir alerté la préfecture et la DDTM. "Si on les laisse se reproduire sur place, combien seront-ils dans quelques mois ? Et si un élève est renversé ou blessé, que se passera-t-il ?", s’interroge l’élu dans Le Télégramme.


 


"Ils vont tuer, assassiner des bébés et leur maman innocents et sans défense"


Face à cette éventualité, la réaction des lycéens a été immédiate. Une pétition a été lancée dès la pause de midi. En quelques heures, elle a rassemblé plusieurs milliers de signatures – plus de 10 000 à l’heure actuelle. Le message est clair : "Ils vont tuer, assassiner des bébés et leur maman innocents et sans défense."


 


Des solutions alternatives à l’étude


Des associations de protection de la faune tentent de proposer une issue non létale. Le centre Sea Shepherd Rescue, basé à Kernascléden, ainsi que l’association Piafs-Trisk’ailes, se disent prêts à organiser une opération de capture et de relâchement. "Pour faire simple, on peut prendre des filets et les tendre avec des poteaux. Ce n’est pas si facile, mais ce n’est pas si difficile non plus", affirme Enrique Petit, soigneur animalier dans le journal Ouest-France. "Même si ce sont des nuisibles, même s’ils peuvent être abattus à la saison prochaine, on pourrait montrer un peu plus d’empathie."


 


Un dilemme entre sécurité publique et éthique animale


Alors que les autorités évoquent la sécurité et la régulation d’une espèce invasive, les opposants à l’abattage soulèvent une question plus large : quel message envoie-t-on à la jeunesse, en pleine sensibilisation aux enjeux climatiques et à la préservation de la biodiversité ?


Ni la préfecture ni l’OFB n'ont encore confirmé leur position définitive. D’ici ce jeudi, l’issue reste incertaine. Mais une chose est sûre : à Pont-l’Abbé, la mobilisation ne faiblit pas.