"Nous allons changer de dimension", les mégalithes de Carnac bientôt classés au patrimoine mondial de l’Unesco ?

Entrer au Panthéon du patrimoine mondial, il s’agit du rêve, plus totalement fou, des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan.

Samedi 12 juillet, sauf séisme, l’Unesco devrait ratifier l’entrée du site breton dans sa liste. Il rejoindrait alors les 1 223 autres lieux dans le monde classés au patrimoine mondial de l’Unesco, comme la Tour de Pise ou encore les pyramides de Gizeh.

Une possible inscription qui, côté pile, possède de nombreux avantages. "Nous allons changer de dimension. Ça va entraîner une répercussion positive pour l’économie locale. On voit tous les sites qui sont inscrits à l'Unesco attirent une clientèle internationale. Et c’est exactement ce type de clientèle qui manque au Morbihan. Notre département est quand même un des départements en France qui attire le moins de touristes du monde. Donc forcément, si cette inscription est officielle, c'est une bonne nouvelle pour les hébergeurs, par exemple", dépeint, au micro d'Alouette, Olivier Kerdal, président de l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie du Morbihan, mais aussi gérant du Brit Hôtel de Vannes-Theix.

Un plus économique donc, mais ce n’est pas le seul côté positif. "L’objectif principal, ultime, final d'un classement Unesco est la préservation des monuments", raconte à l’AFP Victoire Dorise, directrice de l’association des Paysages de mégalithes.

 

Quid du surtourisme ?

Chaque année, plus de 300 000 personnes visitent les plus de 550 monuments répartis dans 28 communes du Morbihan. Et au-delà la fierté de devenir le premier site intégralement breton inscrit, la tour Vauban dans le Finistère fait partie des 12 fortifications Vauban classés à travers la France, une crainte grandit : l'apparition du célèbre logo de l'Unesco ne peut-il pas engendrer un tourisme de masse ?

"Il y a une autre tarte à la crème qu'on entend un petit peu avec des gens qui ne connaissent pas forcément les dossiers et qui disent que l'inscription à l’Unesco c'est 30% de visiteurs de plus", explique Olivier Lepick, maire de Carnac et président de Paysage de mégalithes qui a porté le projet depuis 2013."Pour les sites peu connus, oui parce que ça les met en lumière, mais pour les sites qui ont déjà beaucoup de visiteurs l'augmentation est plutôt de 2% à 5%", observe le maire.

"On s'est aussi collectivement donné pour objectif de ne pas accueillir plus mais d'accueillir mieux, et de faire connaître l'ensemble des sites et du paysage", ajoute sa collègue Victoire Dorise. Dans ce sens, des travaux ont récemment été entrepris pour répondre au mieux à l'afflux de visiteurs. "Il y a eu un gros effort d'aménagement des abords du site, avec ce chemin piéton, puis la mise en sens unique de la route, qui a permis de développer une voie de circulation douce", relève Olivier Agogué, archéologue et administrateur des sites de Locmariaquer et Carnac. Maintenant, est-ce que ce chemin sera emprunté par des visiteurs séduits par le tampon Unesco ? Réponse ce week-end.

 

 

 

- Avec AFP -