"J’y vais pour la performance ", objectif Vendée Globe 2028/2029 pour la Finistérienne Elodie Bonafous
Publié : 13 juin 2025 à 12h32 par Adrien Michaud
Ce jeudi 12 juin, dans le port de Brest, la skippeuse finistérienne Elodie Bonafous a baptisé son nouveau bateau, l’Imoca Petits Princes – Quéguiner. Une embarcation de dernière génération avec laquelle la Bretonne compte briller dans les différentes courses aux larges et notamment le Vendée Globe.
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La Finistérienne de 29 ans, Elodie Bonafous a baptisé son nouveau bateau dans le port de Brest.
Crédit : Alouette DR
Une Formule 1 des mers, rien de plus. Ce jeudi 12 juin, la Finistérienne de 29 ans, Elodie Bonafous, a baptisé son nouveau bateau dans le port de Brest. Il s’agit d’un Imoca flambant neuf dont l’association Les Petits Princes et le Groupe Quéguiner sont les porteurs de projet.
Avec ce voilier dernière génération, la skippeuse bretonne a de grandes ambitions. Rencontre.
Construire un Imoca, c'est en général avec l'objectif de participer au Vendée Globe. On imagine que c'est également votre cas ?
Oui, carrément. C’est un gros défi, une grosse aventure, un énorme rêve qui est en train de se réaliser. Donc ça y est, le bateau est construit, il est à l’eau depuis un peu plus de quatre mois. C’est une grosse phase d’apprentissage et de découverte qui permet d’entamer ce cycle jusqu’au Vendée Globe 2028.
C'est un projet d'ampleur, il se calque sur le bateau vainqueur du dernier Vendée Globe, celui de Charlie Dalin. Qu'est-ce que ça fait de commencer l'aventure sur un tel voilier ?
Ça met un petit peu la pression, je dois l’avouer (rires). En revanche, je suis hyper fière. Moi, je suis une énorme compétitrice. Il faut savoir que dans la classe Imoca, il y a plusieurs générations de bateaux. Donc il y a des différences sur les bateaux, des évolutions, notamment les foils. Et ce bateau-là sur lequel je vais naviguer, c’est le sister-ship tout dernier cri qui est sorti pour le dernier Vendée Globe et qui a gagné, il a donc vraiment prouvé tout son potentiel.
Quelles sont les spécificités de ce bateau ?
J’ai toujours appris à naviguer sur des bateaux où on tient la barre, assis, les fesses dehors sur le cockpit et, puis, on voit devant. Là, c'est un bateau avec les foils qui volent et qui peut atteindre des vitesses folles, jusqu’à 35 nœuds. C’est à peu près 70 km/h, c’est vraiment très rapide ! Et donc, la spécificité de ce bateau, du fait qu’il vole, c’est que tout le cockpit et toutes les zones de vie et de manœuvres sont vraiment à l’intérieur dans des lieux qui sont fermés pour protéger le marin.
Avec ce voilier, vous avez de grandes ambitions pour la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro et bien entendu le prochain Vendée Globe en 2028 ?
Oui, tout à fait. Des grandes courses mythiques. On commence cette année avec la Transat Café L’OR qui est une traversée de l’Atlantique en double. Il y aura également une Route du Rhum en solitaire. Plein de courses qui vont me permettre, année après année, pendant ce cycle de quatre ans, de vraiment me préparer au maximum et de connaître du mieux que possible mon bateau, que ce soit techniquement ou en termes de performances.
Pendant ce temps, je vais aussi mieux me connaitre moi, et savoir comment je réagis en course avec ce bateau. Sachant qu’on ne fait pas de coup d’essai autour du monde avant de partir sur le Vendée Globe. Ce sera une vraie découverte, et ce sera mon premier tour du monde quand je m’élancerai sur la ligne de départ en 2028. Mais en même temps, je ne me voyais pas partir faire le Vendée Globe juste uniquement pour le côté "faire le tour du monde, l’aventure et l’expérience". J’y vais vraiment pour la performance.
Pouvez-vous nous expliquer comment est né ce projet 100% finistérien entre vous et le Groupe Quéguiner ?
Avec le Groupe Quéquiner, on s’est rencontrés sur le circuit Figaro Bénéteau, il y a un peu plus de trois ans. J’étais à ce moment-là skippeuse d’un autre projet en Figaro, je faisais mes débuts en tant que professionnelle dans le milieu de la course au large en solitaire. Nos chemins se sont croisés à Roscoff, sur un territoire un peu commun, car je suis originaire du Finistère Nord, tout comme le Groupe Quéquiner. On s’est retrouvés grâce à des valeurs et des ambitions communes dans ce milieu de la course au large. Donc on a débuté sur le circuit Figaro ensemble, c’est un beau projet qui a bien marché sportivement et qui nous a amené à avoir cette ambition de faire le prochain Vendée Globe ensemble.
Collaborer avec le Groupe Quéguiner, vous qui êtes originaire de Locquirec, c’est une satisfaction ?
Oui, c’est quelque chose qui va de soi, j’ai envie de dire ! On vient d’à côté. C’est une entreprise que je connais depuis toute petite, ce sont des couleurs que j’ai vues sur des voiles de bateaux depuis que je suis la course au large. Donc, je suis hyper fière de pouvoir être skippeuse de ce groupe qui est vraiment emblématique sur notre territoire.
La skippeuse Elodie Bonafous a baptisé son nouveau bateau, l’Imoca Petits Princes – Quéguiner.
Crédit : Mikaël Le Gac