Suspension de MaPrimeRénov' : "un coup de massue" pour le bâtiment
Publié : 6 juin 2025 à 10h51 par Romane HOCQUET avec AFP
Après l'annonce de la suspension du dispositif d'aide à la rénovation, le bâtiment tire la sonnette d'alarme.
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Sylvie Martin, présidente de la CAPEB de Charente-Maritime
Crédit : Alouette DR
MaPrimeRénov', ce dispositif d'aide à la rénovation énergétique pour les particuliers, sera suspendu dès l'été et jusqu'à la fin de l'année. Avec la fin de ce coup de pouce financier, le secteur du bâtiment redoute une chute d'activité et des pertes d'emplois.
De la casse sociale. C'est ce qu'appréhende Sylvie Martin, présidente de la CAPEB de Charente-Maritime. Le syndicat regroupe 1 000 artisans du bâtiment dans le département qui en compte 11 000 au total. Un secteur déjà mal en poids. "Sur la Nouvelle-Aquitaine, il y a une baisse d'activité de 3,5% par rapport à l'année dernière !", précise celle qui est aussi présidente de la chambre des métiers et de l'artisanat.
Pertes d'emplois
Avec cette suspension, "on coupe le moteur en pleine course !", prévient Sylvie Martin. "Face à la diminution du neuf, la rénovation énergétique est une cruciale pour les entreprises du bâtiment qui peuvent maintenir à flot leur carnet de commandes".
Un recul d'activités est donc à prévoir pour la CAPEB, à commencer par des pertes d'emplois. "Avant, on cherchait des CV ... maintenant, il y en a sur le marché. C'est un secteur où l'emploi ne va déjà pas bien et là, c'est le coup de massue", explique la cheffe d'entreprise qui s'inquiète aussi pour l'apprentissage.
"La colère monte"
Pour justifier cette suspension, le gouvernement évoque notamment le problème des fraudes. D'après le ministre de l'Économie - Éric Lombard - cela représente 12% des dossiers MaPrimeRénov' déposés. "Des entreprises ont trouvé une faille dans le système. On le voit avec les publicités pour faire de la rénovation énergétique à un euro. Et ce sont les TPE qui vont en payer les conséquences !".
Sylvie Martin le reconnait : "la colère monte". Le président national de la CAPEB n'écarte pas l'idée d'une mobilisation. Pour Jean-Christophe Repon, "il faut définir un mouvement pour réagir fortement et dire notre mécontentement". Le secteur devra aussi faire face à un afflux de nouveaux dossiers avant la suspension prévue dans quelques semaines.