Avocat de Leslie et Kévin : "un drame s’est passé, c’est une certitude"

Il y a trois mois, Leslie et Kévin disparaissaient en Deux-Sèvres.

De nouveaux éléments s’ajoutent à l’enquête, semaine après semaine, mais toujours aucune trace du couple et de leur chien. Échange avec l’avocat de la famille de Leslie.

En tant qu’avocat de la famille de Leslie, vous en êtes où ?

On en est un peu au point de départ. La grande difficulté de ce dossier, c’est que l’accès aux investigations et aux enquêtes n’est, à ce stade, pas encore possible. [...] Ce qui est tout à fait frustrant pour les parties civiles, je dirais même plus que frustrant. C’est un véritable drame pour elles qui ne peuvent pas avoir d’éléments objectifs pour connaître le niveau d’avancement de ce dossier et surtout savoir ce qu’il s’est passé.

Vous êtes, donc, l’avocat du père et de la belle-mère de Leslie. Comment vont-ils depuis trois mois ?

Ce sont des gens héroïques. Ce sont des gens qui, véritablement, se sont complètement investis dans cette affaire. Ils vivent un drame humain et s’investissent corps et âme dans la recherche de Leslie. Ils pensent Leslie, ils mangent Leslie, ils dorment Leslie… C’est vraiment leur quotidien. [...] Ils font leur propre enquête pour savoir ce qu’il s’est passé. Ce sont des gens qui, véritablement, font preuve d’un courage immense et d’une pudeur extrême. Ce sont vraiment des gens qui sont dans une démarche rare et qui, vraiment, mérite d’être soulignée.

Eux parlent d’une hypothèse d’un enlèvement préparé. Pourquoi peuvent-ils affirmer ça ?

Ce n’est qu’une hypothèse, précisément, parce qu’on ne le sait pas. La seule chose dont on soit véritablement sûrs, c’est que Leslie et Kévin ne seraient pas partis de leur propre volonté sans avertir leurs proches. Ça, ça semble quelque chose qui est absolument certain et qui n’est pas remis en cause du tout, semble-t-il, par les enquêteurs. Un drame s’est passé, c’est une certitude. Quel drame ? Nous n’en savons encore rien. Je comprends parfaitement que la famille de Leslie ne veuille absolument négliger aucune piste et que la piste de l’enlèvement est l’une d’elles. Il est hors de question que cette piste ne soit pas exploitée.

On lit beaucoup de choses depuis trois mois sur la disparition du couple. Ça aussi, ça ne doit pas être facile à vivre pour la famille de Leslie ?

C’est extrêmement difficile de pouvoir avoir des informations qui se contredisent les unes les autres, qui sont n’importe quoi. Il y a, effectivement, sur cette affaire une émotion nationale qui réveille parfois des témoignages tout à fait surprenants. Des choses que personne ne peut comprendre. On aurait vu Leslie et Kévin à La Rochelle… Ensuite, on les aurait vu au Portugal. Bref, tout ça, ce sont effectivement, vraisemblablement, que des foutaises. En revanche, c’est extrêmement difficile et humainement très compliqué de pouvoir faire la distinction entre le vrai et le faux. C’est aussi le travail de la famille de Leslie d’y procéder et c’est vrai que, là-dessus, ils font preuve d’un courage immense. C’est parfois difficile de retrouver le vrai fil conducteur de cette affaire. Il est grand temps d’avoir, aujourd’hui, des éléments objectifs par l’enquête.

Vous espérez beaucoup d’une rencontre avec le juge d’instruction pour en savoir plus ?

Une rencontre avec le juge d’instruction, pourquoi pas. Mais c’est surtout l’accès au dossier qui m’intéresse. C’est-à-dire que je connaisse les investigations réalisées, que je puisse moi-même procéder à l’analyse et puis, évidemment, en faire part à mes clients, je suis là pour ça.

Retranscription M. Le Gac