L’examen du code la route accessible en langue des signes dès cet été
Publié : 3 juin 2025 à 16h46 par Tiphaine Bernard (avec AFP)
L’examen du code la route évolue pour les personnes sourdes ou malentendantes. Dès cet été, une version sera disponible en langue des signes française (LSF), a annoncé ce mardi 3 juin la Sécurité routière.
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Passer son code de la route va devenir plus accessible pour les personnes sourdes ou malentendantes. Dès cet été, une version de l’examen sera disponible en langue des signes française.
Tous les ans, environ 4 000 candidats à cet examen sont atteints de surdité ou de troubles sévères de l’audition, estime le ministère de l’Intérieur.
La réforme permettra "la garantie de l'égalité des chances pour tous les candidats", a affirmé la déléguée interministérielle à la sécurité routière, Florence Guillaume, lors d'une conférence de presse à l'Institut national de jeunes sourds (INJS) de Paris.
Karine Fouet, professeur spécialisée à l'INJS, a rappelé lors de la conférence qu’environ 80% des personnes sourdes sont en "grande difficulté face au français écrit". Anne-Marie Gallot, conseillère santé de la déléguée interministérielle, a précisé à l'AFP que la lecture "s'apprend par l'écoute".
Des diapositives avec un interprète
Des difficultés qui rendent donc le passage de l’examen du code de la route compliqué. Lire les questions et les réponses dans un temps imparti peut rapidement devenir insurmontable pour ces personnes.
Pour passer leur code de la route, examen théorique de 40 questions, les personnes sourdes ou malentendantes devaient demander la présence d'un interprète en langue des signes assermenté par la cour d'appel, une procédure longue et complexe.
Désormais, répondre à ces 40 interrogations sera plus simple : ceux et celles qui en font la demande pourront avoir accès, dans les bureaux d'éducation routière (BER), à des diapositives avec une vidéo d'un interprète en LSF traduisant directement la question et les options de réponses.
Plus de disponibilités et un coût réduit
"Ce qui va changer, c'est qu'il y aura peut-être plus de disponibilité au sein des BER parce qu'il n'y aura plus la présence du traducteur. Donc, ça va en même temps également réduire le coût du permis pour les candidats", a assuré Céline Jallet, membre du pôle en charge de la gestion des examens du permis de conduire.
Paul Flad, directeur de l’INJS a lui déclaré : "Le permis de conduire est un levier d'insertion sociale, professionnelle, de mobilité, particulièrement crucial pour les jeunes sourds, souvent confrontés à des difficultés d'accès au logement, à la formation, à l'emploi."
Six à sept millions de personnes sont considérées comme déficientes auditives en France mais cela regroupe des situations diverses : sourds profonds (80 000 à 100 000 personnes) qui privilégieront la langue des signes, sourds d'une oreille ou personnes âgées qui, au contraire, ne la maîtrisent souvent pas.