Le covoiturage au quotidien reste minoritaire malgré les aides, selon un baromètre

10 février 2023 à 10h57 par Nicolas Mézil

Le covoiturage au quotidien a battu un record en France au mois de janvier avec plus de 780.000 trajets, soit une hausse de 17,6% sur un mois, selon les chiffres de l'Observatoire national du covoiturage, analysés par l'opérateur Karos.

Covoiturage
Le covoiturage se développe mais reste encore minoritaire.
Crédit : Pixabay

Aller au travail en covoiturant, une option de plus en plus choisie par les Français.

Mais si le nombre de trajets en janvier 2023 a frôlé la barre des 800.000, en hausse de 17,6% par rapport en décembre 2022, le covoiturage quotidien reste minoritaire.

"Ce mode de déplacement via les applications spécialisées ne dépasse donc pas les 40.000 trajets par jour, à comparer aux millions de déplacements quotidiens en voiture (autosolisme) ou dans les transports en commun", a commenté Karos dans un communiqué. Même si, sur un an, le covoiturage progresse de près de 250%.

"Un peu tôt pour pouvoir parler d'une explosion"

Un coup de pouce gouvernemental de 100 euros a été lancé au mois de janvier pour les automobilistes qui se mettent au covoiturage, sur les courts comme sur les longs trajets.

L'accélération du mois de janvier est "encourageante" et "il convient de reconnaître que la prime du gouvernement participe à ce début de succès", poursuit Karos. "Il est néanmoins un peu tôt pour pouvoir parler d'une explosion de cette pratique".

En moyenne, 85% des conducteurs se déplacent seuls dans leur véhicule le matin à l'heure de pointe sur autoroute, selon un autre baromètre publié jeudi par Vinci. Le nombre d'automobilistes circulant seuls, mesuré par le concessionnaire à l'automne 2022, a même augmenté sur un an.

Plus de subventions, plus de covoiturage

Du côté du covoiturage, les Pays-de-la-Loire sont la troisième région qui le pratique le plus. C’est l'Île-de-France qui arrive très largement en tête.

"Les chiffres montrent une nette corrélation entre le nombre de covoiturages et le niveau de subventionnement" par les métropoles régionales, qui peut aller jusqu'à une prise en charge totale du trajet pour le passager, souligne Karos. La région Pays-de-la-Loire propose, d’ailleurs, des aides.

La lutte contre "l'autosolisme", notamment via le covoiturage, est une piste importante pour limiter le trafic et donc la pollution atmosphérique.

L'objectif gouvernemental de 3 millions de trajets quotidiens à l'horizon 2027, contre 900.000 aujourd'hui - courts et longs trajets mélangés - permettrait d'éviter l'émission de jusqu'à 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, soit 1% des émissions de gaz à effet de serre de la France, selon le ministère de la Transition écologique.

 

(Avec AFP)