Menacé par l'érosion, le phare de la Coubre bat des records de fréquentation

C'est un emblème de la carte postale de Charente-Maritime : le phare de la Coubre, un géant blanc et rouge qui surplombe la Côte Sauvage. Un monument grignoté par l'érosion, qui pourrait bien disparaître dans les années à venir. Une démolition encore hypothétique, qui booste la fréquentation.

C'est du jamais-vu pour un mois de juillet. Ce lundi 11 août, Laurence Osta-Amigo - la maire de la Tremblade - découvre les chiffres de ce début de saison. "Il y a eu plus de 17 000 visiteurs, c'est 6% de plus que l'année dernière. Un excellent cru !", se réjouit l'élue de Charente-Maritime. La commune gère le monument jusqu'au 31 décembre 2030.

Un mois de juillet record

Un afflux de visiteurs lié à l'annonce de la disparition du phare en début d'année. Le phare est menacé par l'érosion et le recul du trait de côte. Sur la brochure remise à chaque visiteur, les chiffres sont impressionnants. On apprend que le phare a été construit en 1904 à 1,8km de la plage... aujourd'hui, il est à peine à 200m du rivage. "On ne peut pas le déplacer car il n'a plus d'utilité. C'est le phare de Cordouan qui sert désormais aux marins. Et puis encore faut-il trouver les fonds pour cela", explique Laurence Osta-Amigo. 

Une réunion début septembre

La démolition du phare reste donc l'hypothèse la plus probable, mais sans calendrier précis. Dans 10, 20, 30 ans ? "On ne sait pas", répond la maire. Une réunion entre la commune et le service des phares et balises - propriétaire du phare - est prévue début septembre. En attendant, le phare est surveillé de très près car si l'eau pénètre dans ses fondations, la structure du phare risquerait de s'effondrer.

"Optimiste"

Une disparition annoncée qui attriste les visiteurs rencontrés ce jour-là. "Je viens ici depuis 10 ans, le phare fait partie du paysage. C'est triste pour le monument mais plus globalement, le recul du trait de côte, c'est triste pour l'écologie", raconte Sophie, habitante de Poitiers en vacances dans le village des Mathes. "Je comprends pas qu'on ne se batte pas pour sauver des monuments comme ça !", renchérit Jacques, touriste du Jura qui regrette une décision brutale.

À la mairie, Laurence Osta-Amigo tempère : "on reste optimiste car le phare, c'est l'emblème de notre commune. En 2017, on parlait déjà de sa disparition et il est toujours là."