Meurtre de Vanille à Angers : sa mère condamnée à la perpétuité

9 février 2023 à 8h01 par Joséphine Point

Nathalie Stéphan était poursuivie pour avoir étouffé et tué sa fille Vanille, en 2020, le jour de son premier anniversaire.

Procès
Crédit : Illustration Pexels

Une peine de réclusion criminelle à perpétuité a été prononcée ce mercredi 8 février contre Nathalie Stéphan, 42 ans, par la cour d'assises du Maine-et-Loire pour le meurtre de sa fille d'un an, Vanille, en février 2020 à Angers.

Considérant son "action mue par une volonté froide et préméditée", la cour a condamné Nathalie Stéphan à la peine maximale assortie "d'une période de sûreté de 22 ans", conformément aux réquisitions.

Nathalie Stéphan est restée stoïque à l'énoncé du verdict.

"Vous êtes devenue une calculatrice", avait lancé à l'accusée lors de son réquisitoire l'avocate générale Carol Dugast. "En temps normal, les personnes qui commettent un infanticide ont des syndromes post-traumatiques, ce qui n'est pas le cas de Madame Stéphan. C'est très étonnant", avait ajouté Mme Dugast.

 

Un meurtre prémédité

Le 7 février 2020, Nathalie Stéphan ne se présente pas au centre maternel d'Angers, un foyer pour mères isolées où elle était hébergée depuis an, alors qu'elle y est attendue avec sa fille.

Son portable, éteint, ne peut être géolocalisé. Une alerte enlèvement est déclenchée le 8 février après 24 heures de recherches pour tenter de retrouver Vanille.

Dans la matinée du dimanche 9 février, l'accusée est retrouvée dans un hôtel à Nantes, sans sa fille. Le corps du bébé sera découvert quelques heures plus tard, sur les indications de la mère, dans un sac poubelle caché dans une benne à vêtements à Angers.

L'autopsie a déterminé que la petite fille, dont c'était le premier anniversaire ce 7 février 2020, est morte par "étouffement". "Vu qu'elle se débattait, j'ai appuyé avec ma main très, très, très fort", avait avoué Nathalie Stéphan devant les enquêteurs.

"Elle revendique les faits. Elle va même jusqu'à expliquer toutes les solutions auxquelles elle a pensé pendant 6 semaines pour tuer sa fille", avait relevé l'avocate générale.

Mme Stéphan avait précisé au cours de l'instruction avoir élaboré son macabre projet quand elle avait appris en décembre 2019 la poursuite du placement de sa fille et qu'elle devait quitter le centre maternel le 10 février.

 

"Même pas une larme pour sa fille"

Nathalie Stéphan, tête baissée et visage impassible dans son box, ne "montre aucun affect, aucune émotion, même pas une larme pour sa fille Vanille", a souligné pour sa part Me Mathilde Livenais, avocate de l'assistant maternel de Vanille qui s'est constitué partie civile.

Des photos, prises par celui qui s'est occupé de l'enfant dès l'âge d'un mois, montrent une fillette "un peu chipie" et "pleine de vie".

Issue d'une famille de trois enfants et de parents sourds et muets, Nathalie Stéphan vit une "enfance chaotique" entre "abus sexuels du père", "fessées" et "privation de nourriture avec un frigo cadenassé". "Mais la pire des enfances ne donne pas le droit de passer à l'acte", a estimé Carol Dugast.

Si l'accusée souffre d'un trouble de la personnalité "borderline", elle a "eu pleine conscience de son acte" selon les expertises psychiatriques qui soulignent "sa froideur" et "un niveau de dangerosité élevé".

(avec AFP)