Mobilisation à Nantes : 3 questions à une manifestante

En Loire-Atlantique, la colère s’exprime de multiples façons, en ville comme à la campagne.

À Nantes, les premiers manifestants se sont rassemblés dès 4h du matin, notamment aux abords de l’aéroport, mais aussi sur les trois points de mobilisation annoncés : le pont de Cheviré à l’ouest, le Cardo au nord et la place Rosa-Parks à l’est de la ville. Parmi eux, Enora :

Pourquoi êtes-vous mobilisés ce mercredi 10 septembre ?

Je suis éducatrice spécialisée, donc c’est un secteur dans lequel on est beaucoup en souffrance depuis un bon nombre d'années. Le travail social est en première ligne sur les décisions politiques qui sont prises, sur les questions de budget, sur les questions d'injustice sociale.

Et c'est pour ça que je suis là, parce que je suis très touchée dans mon travail sur les coupes budgétaires notamment. On paie les pots cassés avec des fermetures de services, des moyens qui baissent et donc un secteur qui s'épuise encore plus.

Quelles sont vos attentes pour que les choses évoluent rapidement ?

On a envie qu'Emmanuel Macron arrête de gouverner ce pays, certes, mais en même temps je suis inquiète par ce qui va suivre aussi. Je crains un peu que là, à l'heure actuelle, au vu des propositions politiques, la personne qui reprenne le pays soit pire qu'Emmanuel Macron.

Donc oui, on a envie qu'il arrête de gouverner mais en même temps on ne sait pas trop ce qui va advenir derrière et ça fait peur !

Quelle est votre vision de l'avenir politique du pays ?

On se dit en démocratie, mais on voit bien que les voies de la démocratie, qui sont le vote, sont totalement piétinées en ce moment ! Ça mène aussi à une question plus large : qu'est-ce que la démocratie ? Est-ce qu'on est encore en démocratie ? Est-ce qu'il ne faut pas changer de République ? Est-ce qu'il ne faut pas penser d'autres voies de gouvernance ?

C'est tout un tas de préoccupations. Je n'ai pas de réponse, mais justement, on est là pour penser des choses en commun.