Natation : un an après les JO de Paris, l’effet Léon Marchand tient-il toujours ?

Rappelez-vous l'été dernier, la France vibrait au rythme des exploits de Léon Marchand, triple champion olympique à Paris. Un an plus tard, la flamme est-elle toujours vive dans les piscines françaises ?

À la rentrée 2024, la Fédération française de natation (FFN) enregistrait une hausse record de 10 % de ses licenciés, portée par l’engouement suscité par les performances du Toulousain. Mais cette dynamique n’a-t-elle été qu’un feu de paille ?

Pour Bénédicte Compois, présidente de la ligue de Bretagne de natation, le phénomène est bien réel :

"Sur la question de l'effet J.O. : le niveau de licence est resté très bon cette année. On a quelques clubs qui ont connu des demandes plus fortes que ce qu'ils pouvaient avoir d'habitude."

Mais cette vague d’inscriptions se heurte vite à la réalité des infrastructures :

"Souvent, nous, on a la contrainte de ne pas pouvoir accueillir tout le monde puisqu'on est limité en espace dans les piscines. La tendance ne s’est pas forcément confirmée sur tous les clubs, mais une partie d’entre eux a connu un vrai pic."

Un constat partagé dans d’autres régions.

Dans les Pays de la Loire, l’engouement lié aux Jeux Olympiques s’est confirmé cette année.  Joël Pineau, président de la ligue de natation des Pays de la Loire, le reconnaît :

"Oui, il y a eu un engouement pour la natation, parce que les enfants voulaient s'identifier un petit peu à Léon Marchand. C'est évident qu'on a eu des demandes supplémentaires au niveau des clubs. Je pense qu'on aura une augmentation de licences sur l'année de 3 %. Mais on pourrait faire beaucoup mieux."

Selon lui, le succès ne se limite pas à la natation de course :

"On a refusé des nageurs dans toutes les disciplines. Il y a aussi le water-polo et la natation artistique, qui a très bien marché aux JO, puisqu’ils arrivent quatrièmes. La problématique que l'on a, c'est la place. On est tributaires des équipements."

Un phénomène récurrent dans le sport français

Cet "effet Marchand" n’a rien d’isolé. Les exploits de champions ont souvent été des catalyseurs pour leur discipline :  "l’effet Yannick Noah" avait fait exploser le nombre de licenciés dans les clubs de tennis après Roland-Garros 1983, et "l’effet Coupe du monde 1998" avait transformé le football français. Plus récemment, et à l'image de la natation, le tennis de table a surfé sur "l'effet Lebrun", grâce aux frères Alexis et Félix, égalemment révélations des JO.

Si l’effet s’estompe légèrement, les chiffres restent supérieurs à ceux d’avant les JO.