Macron estime que le contribuable "n'a pas vocation à payer des masques" pour tous

22 juillet 2020 à 5h52 par Arnaud Laurenti

Le contribuable français n'a "pas vocation à payer des masques" pour tout le monde, a estimé mardi Emmanuel Macron, assurant que ceux qui ne peuvent pas en acheter seront "aidés" puisque le port du masque est devenu obligatoire dans les lieux publics clos.

ALOUETTE
Crédit : Capture écran | Twitter | TF1

"L'Etat - et le contribuable français - n'a pas vocation à payer des masques (...) pour tout le monde, tout le temps. Donc je pense que ça doit rester une politique sociale", a déclaré sur TF1 le président de la République. Ceux qui n'ont pas les moyens d'en acheter seront "aidés", a-t-il ajouté, en réponse aux voix qui se sont élevées ces derniers jours pour demander la gratuité.

Déjà 5 millions de masques distribués

"Par contre, notre rôle, nous Françaises, Français et avec les Européens, c'est de sécuriser dans la période qui vient les stocks, la production, qu'il s'agisse des masques grand public, des masques pour nos soignants, mais également des respirateurs, des produits pharmaceutiques dont nous avons besoin et de notre capacité à produire un vaccin", a poursuivi M. Macron.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'a pas écarté mardi l'idée d'aider les ménages modestes à acheter les masques nécessaires.

Auparavant, le ministre de la Santé Olivier Véran avait souligné que l'Etat avait, "tôt, distribué cinq millions de masques gratuits par semaine, via les CCAS (centres communaux d'action sociale), par les communes". "Et nous allons réenclencher cette distribution de masques gratuits à destination du public précaire et notamment le public qui bénéficie de la complémentaire santé solidaire", a-t-il ajouté lors des questions aux gouvernement à l'Assemblée.

Depuis lundi, le port du masque est devenu obligatoire dans les lieux publics clos pour enrayer une reprise de l'épidémie de coronavirus, et pourra même valoir une amende de 135 euros en cas d'infraction.

Si le gouvernement a plafonné le prix du masque chirurgical à 95 centimes d'euros, "cela peut représenter effectivement pour des familles un coût important", a convenu M. Le Maire, soulignant que les entreprises et les administrations équipaient déjà leurs salariés.

Pointant ce problème de "surcoût pour les populations précaires", l'association de consommateurs CLCV a demandé lundi dans un communiqué "une aide financière mensuelle de 50 euros par personne composant la famille".

(avec AFP)