Rennes : La projection de "J'accuse" perturbée, les salles évacuées

17 novembre 2019 à 10h10 par Gabriel Macé

Des militants féministes opposés à la diffusion de "J'accuse" de Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol, ont perturbé ce samedi soir une séance de cinéma à Rennes, qui a donc été… annulée.

ALOUETTE
Crédit : Affiche du film "J'accuse" de Roman Polanski

Après une longue discussion avec les militants, la direction du cinéma TNB à Rennes a décidé de déprogrammer également les trois séances prévues ce dimanche, mais a maintenu les suivantes.

 

Dans une longue lettre publiée sur le site du TNB, le directeur Arthur Nauzyciel explique les raisons de son choix. Ce film "traite d'un sujet brûlant et d'une page d'histoire honteuse de notre pays et dont le scandale se perpétue encore aujourd'hui", rappelle-t-il.

"Cependant, son réalisateur fait l'objet, depuis des années, de plaintes pour viols et de demandes de réparation en justice. Et depuis des années, notre société est engourdie jusqu'à la surdité quant aux questions de harcèlements sexuels et de violences faites aux femmes", poursuit-il.

À la question de savoir si l'on peut "dissocier l'œuvre de l'homme", il répond : "Ne désirant pas penser seul cette expérience inédite, je prends le risque de maintenir les séances du film pour que cela ouvre une brèche dans la compréhension de ce que nous traversons".

Une conséquence de l’affaire Polanski

Valentine Monnier, photographe française, ancien mannequin qui a également joué dans quelques films dans les années 80, accuse Roman Polanski de l'avoir frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait dix-huit ans.

Cette Française, dont les accusations s'ajoutent à celles d'autres femmes ces dernières années, toutes également réfutées par Roman Polanski, précise ne pas avoir déposé de plainte pour ces faits, prescrits. Mais elle affirme avoir décidé d'exprimer publiquement cette accusation en raison de la sortie en France de "J'accuse", qui porte sur une célèbre erreur judiciaire de la fin du XIXe siècle, l'accusation à tort du capitaine Alfred Dreyfus.

(Avec AFP)