Un "navire fantôme" russe au large de Saint-Nazaire

Un pétrolier soupçonné d’appartenir à la flotte fantôme russe, immobilisé depuis plusieurs jours à proximité du parc éolien de Saint-Nazaire, est au cœur d’une enquête judiciaire.

Le navire, baptisé Pushpa ou Boracay selon ses multiples identités, fait l’objet de soupçons allant du contournement des sanctions européennes à une possible implication dans des survols de drones au Danemark.

Alertée par la Marine nationale, la justice française a ouvert une enquête pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d’obtempérer", a précisé le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger. Deux membres de l'équipage ont été placés en garde à vue.

Le pétrolier, long de 244 mètres et battant pavillon du Bénin, est officiellement sanctionné par l’Union européenne. Selon les bases de données spécialisées, il appartient à la flotte fantôme russe, un réseau estimé entre 600 et 1 000 navires, utilisé par Moscou pour contourner les restrictions occidentales imposées sur ses exportations de pétrole.

Interrogé en marge d’un sommet européen à Copenhague, le président Emmanuel Macron a réagi fermement : "Il y a eu des fautes très importantes qui ont été commises par cet équipage, ce qui justifie la judiciarisation de la procédure", a-t-il déclaré, sans plus de précisions.

Un possible lien avec des survols de drones

Le mystère ne s’arrête pas là. Selon The Maritime Executive, le navire pourrait être lié à une série de survols de drones au Danemark qui ont perturbé récemment le trafic aérien, allant jusqu’à entraîner la fermeture de plusieurs aéroports, dont celui de Copenhague. Les experts évoquent deux hypothèses : le pétrolier aurait pu servir de plateforme de lancement ou bien de leurre pour brouiller les pistes.

"Toute personne qui viole l’espace aérien européen est susceptible d’avoir des représailles." a renchéri le président de la République.

Avec AFP