Suspension de la réforme des retraites : journée décisive ce mercredi 12 novembre

Les échanges s'annoncent houleux ce mercredi à l'Assemblée nationale.

À partir de 15h, les députés commenceront à débattre sur la suspension de la réforme des retraites. La priorité sera donnée à l'article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui suspend jusqu'à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser. Concrètement, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme. Ces assurés partiraient avec 170 trimestres cotisés au lieu de 171.

À ce stade, cette suspension ne concernerait que les retraités de droit commun, mais elle pourrait aussi s'appliquer aux carrières longues, à certaines catégories de la fonction publique, ou encore aux personnes nées au cours du premier trimestre 1965, a précisé le ministère du Travail.

La suspension de la réforme des retraites sera-t-elle votée ?

Le sujet divise toujours autant au sein des partis politiques. Si le gouvernement s'est assuré du vote du parti socialiste, d'autres comme le parti LFI, une majorité des Républicains ainsi que les députés Horizons d'Édouard Philippe ont d'ores et déjà annoncé qu'ils s'opposeront à cette suspension.

Ces oppositions ne devraient pas suffire car d'une part, le Rassemblement national "votera pour la suspension" selon le député Jean-Philippe Tanguy, et de l'autre les macronistes et le Modem s'abstiendront, souvent à contrecoeur, mais soucieux de ne pas faire dérailler l'accord entre le Premier ministre Sébastien Lecornu et les socialistes.

La proposition de Gabriel Attal

L’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, a déposé un texte qui lui aussi sera discuté ce mercredi 12 novembre à l'Assemblée nationale. Ce texte propose que chaque enfant reçoive de la part de l'État 1 000 euros sur un compte à sa naissance. Cette somme présentée comme un fonds de financement des retraites futures serait abondée par sa famille jusqu’à ses 18 ans, avec des abattements fiscaux.

L’objectif de ce fonds serait notamment de "favoriser l’accumulation d’un capital personnel pour chaque jeune Français" qui pourrait servir à leur retraite.

Avec AFP