Agriculture : « il faut arrêter le massacre »

Publié : 4 décembre 2025 à 17h56 par
Thierry Matonnat - Journaliste

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Des agriculteurs de la Coordination Rurale et de la Confédération Paysanne mobilisés ensemble hier soir devant la préfecture de la Creuse pour dénoncer la gestion par le gouvernement de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) .

Rassemblement de la CR 23 et de la Confédération Paysanne place Bonnyaud à Guéret
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

Une unité inédite

Fait unique, les deux organisations agricoles, souvent opposées, se sont retrouvées hier soir lors d’un rassemblement à Guéret dans un combat commun.

Face à cette mobilisation commune inédite des deux syndicats pour une cause, Paul Marchon, président de la Coordination Rurale de la Creuse a expliqué les raisons de cette « unité ».

"L’état est en train d’assassiner la ferme France, il faut se révolter et retrouver un peu d’unité dans les campagnes. C’est ce qui a fait la force des paysans il y a quelques décennies. Aujourd’hui, il faut la retrouver pour pouvoir à nouveau avoir une voix qui porte. Ça fait déjà quelques mois que l’état nous maltraite vis-à-vis des lois européennes que la France souhaite appliquer. L’Etat tue la ferme France depuis quelques mois avec la DNC, la tuberculose et autres… Dans le Doubs 83 animaux vaccinés ont été abattus pour un animal qui a réagi (positivement). On se pose des questions et on souhaite vraiment une évolution de la stratégie face à la DNC. Notre colère vient du mode d’action et la répression qui a été faite dans cette ferme du Doubs pour aller abattre ces 83 animaux. Les forces de l’ordre se sont mises en marche sous les ordres du gouvernement pour taper sur des paysans. C’est clairement ce qui s’est passé. On a tiré au LBD sur des éleveurs qui sont uniquement là pour se défendre. La seule chose qu’on demande c’est de continuer de travailler. On nous tape dessus parce qu’on veut continuer de travailler..."

Le problème de l'export

De son côté, Sylvain Tilleul, porte-parole de la Confédération Paysanne de la Creuse souligne que le problème de la gestion de la DNC est lié à l’export des animaux.

"Si on n’avait pas à faire d’export, si on engraissait en France pour commercialiser en France, il n’y aurait pas aucun souci puisqu’avec la DNC, il n’y a pas problème pour consommer la viande. Il n’y a aucun risque pour l’homme, on n’est pas du tout sur une crise comme la vache folle. On en est extrêmement loin et derrière le cheptel Français n’est pas en péril si on met en place une vaccination et des abattages sélectifs éventuellement, ça ne va pas détruire le cheptel bovin Français."

Après avoir échangé durant plus d’une demi-heure avec la préfète de la Creuse, les manifestants ont déployé une banderole où on pouvait lire « Stop au massacre de nos troupeaux ». Avant de repartir sur leur exploitation, les agriculteurs ont vidé des bennes de déchets en différents points de la ville.

Plusieurs actions dans toute la France

Depuis l’abattage de 83 animaux dans une ferme du Doubs, les opérations des agriculteurs se sont multipliées. Des actions de la Coordination Rurale ont été menées en Dordogne, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Dans la Sarthe également, des membres de la CR 72 ont déversé des déchets devant la préfecture au Mans.