Nouveau coup dur pour l’enseigne Naf Naf

Publié : 22 mai 2025 à 10h34 par Corentin Mathias avec AFP

C’est un scénario qui était redouté ! Les salariés de Naf Naf ont appris ce mercredi 21 mai que leur direction allait demander le placement de l’entreprise en redressement judiciaire, "en vue d'un plan de continuation".

Boutique vêtements

Crédit : Illustration Pixabay

Ce placement en redressement judiciaire de l’enseigne de prêt-à-porter intervient moins d’un an après la reprise par le groupe Migiboy après un précédent redressement judiciaire.


Le repreneur turc s'était engagé en juin 2024 à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre.


À l'époque, la société Migiboy a offert plus de 1,5 million d'euros pour reprendre l'enseigne française. L’entreprise turque avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France.


 


Trois redressement judiciaire en cinq ans


La marque iconique des années 1990 enchaîne les déboires depuis plusieurs années, avec une troisième demande de redressement judiciaire depuis 2020.


Lancée en 1973, l’entreprise acquiert une certaine notoriété en 1983. Sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d'exemplaires.


En mai 2020, en pleine épidémie de Covid, la marque est placée en redressement judiciaire. L'entreprise est alors reprise par le groupe franco-turc SY International. La marque, qui s'est endettée durant la pandémie, notamment en raison de loyers impayés, est de nouveau placée en redressement judiciaire en septembre 2023.


 


La fast fashion menace le textile


Ce troisième redressement judiciaire en cinq ans pour Naf Naf s'inscrit dans un contexte particulièrement difficile pour les entreprises textiles en France, frappées par une violente crise depuis plusieurs années.


Camaïeu, Gap France, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Kaporal : nombreuses sont les marques qui ont fait les frais de cette tourmente.


Dernièrement, le développement de la fast-fashion, dont le site Shein est le symbole, a continué de menacer le modèle économique des enseignes plus anciennes bon marché. Cette mode éphémère, aux très bas prix et aux collections renouvelées très fréquemment, grignote chaque jour un peu plus des parts de marché en France.