Les colis des plateformes Shein et Temu dans le viseur du gouvernement français
Publié : 30 avril 2025 à 8h49 par Joséphine Point avec AFP
L’an dernier, 800 millions de "petits colis", c'est-à-dire d'une valeur inférieure à 150 euros, ont été livrés en France.
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Le gouvernement français s'attaque à l'afflux de petits colis envoyés depuis la Chine en France, via les plateformes telles que Shein et Temu. Sa proposition : faire payer "des frais de gestion" sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer.
Concrètement, il s'agirait de faire payer aux plateformes, et non aux consommateurs, "un petit montant forfaitaire sur les colis", a déclaré la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. La ministre a évoqué "quelques euros" par colis, ou "quelques dizaines de centimes" par article, lors d'un déplacement ce mardi 29 avril à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, principal point d'entrée du fret aérien à l'échelle nationale.
Si elle ne concerne pas directement les consommateurs, cette mesure pourrait à terme avoir des répercussions sur les prix de vente des produits de ces plateformes.
Cette taxe serait appliquée à partir de 2026, jusqu'en 2028, date à laquelle l'Union européenne pourrait supprimer l'exonération de taxe douanière sur les colis d'une valeur inférieure à 150 euros, arrivant depuis des pays extérieurs à l'Union européenne.
Plus de contrôles sur les réseaux sociaux
La France va par ailleurs renforcer les contrôles sur les colis contenant produits cosmétiques ou médicaments, potentiellement dangereux pour la santé, ainsi que sur la conformité des produits aux normes de sécurité, a souligné Amélie de Montchalin. Les noms des produits retirés pour manque de conformité aux règles seront publiés, y compris sur les réseaux sociaux, a ajouté Véronique Louwagie, ministre des PME, également présente à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Les annonces du gouvernement ont été saluées par la Fédération du commerce en ligne et de la vente à distance (Fevad), qui appelle toutefois à des "actions rapides et concrètes". "Il faut que les avantages injustifiés dont bénéficient les sites asiatiques soient supprimés en urgence et que l'Europe s'attaque à la stratégie de dumping [vente de produits à bas prix sur le marché européen par des firmes étrangères, NDLR] que nous subissons", souhaite-t-elle.