"Arrêtons la pêche à l’anguille" : l’appel au secours de la LPO pour sauver l'espèce

Publié : 21 octobre 2025 à 10h39 par
Romane Hocquet - Journaliste

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C’est une espèce emblématique du marais poitevin… et elle pourrait bien disparaître. Ce lundi 20 octobre, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) de Charente-Maritime a lancé un cri d’alerte pour arrêter la pêche à l’anguille. L’espèce, décimée, est en danger critique d’extinction.

pêche à l'anguille
Crédit : Illustration Envato - DR

L’anguille va-t-elle disparaître des estuaires charentais et des cours d’eau poitevins ? La population a chuté de près de 90% depuis les années 1980.

 

Interdire la pêche

 La Ligue de protection des oiseaux, basée à Rochefort, réclame un moratoire sur la pêche en France, comme l'explique Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO :

"Nous lançons aujourd’hui un appel au secours car on assiste à l’agonie de l’espèce. L’État refuse de prendre la mesure élémentaire qui s’impose : un moratoire sur la pêche".

En clair, l’association de défense de l’environnement réclame l’interdiction de la pêche aux anguilles en France. En 2022, le conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) a recommandé l’arrêt de toute pêche à l’anguille, à tous les stades de son développement.

"La France est l’un des derniers pays européens à autoriser la pêche à l’anguille", et celle de ses alevins, les civelles, "y compris à l’intérieur d’espaces protégés", comme la Baie de l’Aiguillon, une zone gérée par la LPO entre la Charente-Maritime et la Vendée.

Un moratoire, c'est aussi ce que souhaite la Fédération nationale de pêche : "il y a une forme d'irresponsabilité gouvernementale", estime son vice-président, Jean-Paul Doron. 

 

Un projet du gouvernement veut réduire les quotas

Un projet d’arrêté du gouvernement prévoit de réduire les quotas de pêche : 55 tonnes pour 2025-2026, puis 43 tonnes en 2026-2027.

Actuellement, la limite est fixée à 65 tonnes. "L’équivalent de 220 millions d’individus", rappelle Allain Bougrain-Dubourg : "c’est dérisoire et insuffisant".

D'autant plus que 60% des captures sont destinées à des opérations de repeuplement, réalisées majoritairement en dehors de la France. Le taux de mortalité des alevins est alors très élevé, sans aucune traçabilité sur le devenir des survivants d'après la LPO.

 

Braconnage

Et il n’y a pas que la sur-pêche qui menace l’anguille. Les civelles sont victimes d’un fort trafic illégal. Le kilo peut se négocier de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros le kilo, notamment en Asie.

 

 

 

Avec AFP

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