Botulisme en Indre-et-Loire : comment vont les survivants, huit mois après ?
Publié : 23 mai 2025 à 8h01 par Laura Vergne avec l'AFP
Quatre trentenaires sont encore hospitalisés à Tours, huit mois après avoir mangé un pesto contaminé. Leur état s’améliore.
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Huit mois après avoir mangé du pesto maison à l'ail des Ours, quatre jeunes sont toujours en réanimation. Leur état s'améliore lentement.
Ils avaient trente ans, la vie devant eux. Un dîner d’anniversaire, du pesto maison... et soudain, le drame. Depuis septembre, quatre jeunes adultes sont toujours en réanimation au CHRU de Tours. Victimes du botulisme, une bactérie aussi rare que violente. Leur combat n’est pas fini.
"Les patients sont encore hospitalisés en réanimation, mais leur état général va mieux", rassure auprès de l'AFP le Pr Pierre-François Dequin, médecin-réanimateur. Mais leurs corps, eux, se réapprivoisent lentement. La toxine, ingérée via des conserves d’ail des ours, a paralysé leurs muscles. Le cinquième patient, lui, a quitté le service.
Un long chemin vers la vie
La suite ? Des mois de rééducation. D’abord en centre spécialisé, puis chez eux, pour tenter de remarcher, bouger, respirer sans assistance. "Pour continuer la kinésithérapie", après que les muscles soient restés trop longtemps inactifs, explique le Pr Dequin. Et les blessures sont aussi invisibles : troubles du sommeil, angoisses post-réa, épuisement des proches.
Mais l’espoir est là. Porté par les visites des proches. "Les familles ont été très présentes, elles ont aussi connu des périodes très difficiles." Une parenthèse, dit-il. Pas une fin.
Une affaire en cours
Derrière les murs de l’hôpital, la justice avance. Une information judiciaire est ouverte depuis septembre 2024. Aucun mis en examen pour l’instant. Mais le parquet vise des "blessures involontaires par violation délibérée d’une obligation de sécurité". L’enquête s’intéresse au matériel de stérilisation et au producteur des conserves "O Ptits Oignons", selon l'AFP.
Le botulisme reste rare. Mais sa violence est intacte. En 2023, une femme en est morte à Bordeaux, après avoir mangé des sardines artisanales. La toxine tue dans 5 à 10 % des cas. Et rappelle que, même en 2025, mal conserver un aliment peut bouleverser une vie.