Covid-19 : le député de l’Indre, François Jolivet, favorable à la vaccination obligatoire pour tous
Publié : 5 août 2021 à 6h06 par Bastien Bougeard
Le projet de loi sanitaire, prévoyant de rendre la vaccination obligatoire pour plusieurs professions, est analysé ce 5 août par le Conseil constitutionnel. Pour certains parlementaires, comme François Jolivet, député de l’Indre, il faut aller plus loin.
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Sauf avis contraire du Conseil constitutionnel, la vaccination contre le Covid-19 va devenir obligatoire pour les soignants d’ici le 15 septembre. Pour autant, des parlementaires plaident pour rendre la vaccination obligatoire pour l'ensemble de la population. François Jolivet, député LREM de la 1re circonscription de l’Indre en fait partie, il estime que c’est une des voies à emprunter pour sortir de la crise sanitaire.
François Jolivet, le Conseil constitutionnel doit examiner le projet de loi sanitaire, qui doit rendre obligatoire la vaccination pour certaines professions. Pour votre part, vous prônez une vaccination obligatoire, pour tous. Pourquoi ?
Je pense que ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde. Aujourd’hui, nous constatons que les personnes décédant du variant delta ne sont pas vaccinées. De plus, surcharger les lits de réanimation pousse les gestionnaires des hôpitaux à déprogrammer des opérations, ce qui peut avoir de lourdes conséquences pour les personnes touchées par d’autres pathologies comme le cancer. Je pense que les pouvoirs publics veulent utiliser le pass sanitaire pour inciter à la vaccination. Mais récemment, Joe Biden, le président des États-Unis, a envisagé de rendre obligatoire la vaccination pour tous les fonctionnaires fédéraux. Dans le passé, le général de Gaulle a rendu la vaccination contre la poliomyélite obligatoire en 1964. Aujourd’hui, 11 vaccins sont obligatoires pour les enfants. L’obligation vaccinale existe donc déjà dans le droit.
Des sénateurs se sont aussi prononcés pour une vaccination obligatoire pour tous. Pour vous, le pass sanitaire, ce n’est pas assez ?
Le pass sanitaire est une première étape. Si le Conseil constitutionnel valide le projet de loi, nous verrons que les libertés individuelles grandiront pour les personnes vaccinées. Quand elles s’amenuiseront pour les non-vaccinés. C’est un point de vue très personnel, mais je pense quand on se vaccine, on participe à quelques choses de plus grand que soi.
Il y a des tensions dans une certaine partie de la population rien qu’avec la mise en place du pass sanitaire. Est-ce que vous ne craignez pas qu’une vaccination obligatoire augmente encore ces tensions ?
Lorsque vous partez en vacances dans un département d’outre-mer comme la Guyane, si vous n’êtes pas vacciné contre la fièvre jaune, vous ne partez pas. Je m’aperçois que les gens souhaitant partir en vacances se vaccinent quand c’est imposé par le lieu de destination. En revanche, ils ne se feraient pas vacciner si ils devaient rester en France ? Je ne comprends pas cette position.
Il existe déjà des vaccins obligatoires en France pour certaines professions, mais est-ce que ça ne semble pas compliqué de l’imposer à l’ensemble de la population ?
Lorsque l’intérêt collectif l’emporte, l’intérêt individuel doit s’effacer. Il est vrai que la médecine du travail impose des vaccins obligatoires à certains salariés qui travaillent par exemple au contact des eaux usées. Si une personne n’est pas vaccinée, elle peut être licenciée. C’est le droit commun. Je pense qu'une prise de conscience qui doit s’opérer. On va devoir s’habituer à vivre avec les virus et avec des virus qui mutent.
La vaccination obligatoire, c’est la seule clef pour retrouver une vie normale, pourquoi pas d’ici 2022 comme le suggérait le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy ?
Si nous voulons permettre à tout le monde de retrouver une vie normale très rapidement, il faut envisager cette hypothèse de manière très sérieuse.