Drogue : de plus en plus de "mules" interceptées
21 mars 2023 à 14h39 par Denis LE BARS
On les appelle les "mules". Souvent originaires de Guyane, ils transportent dans leurs intestins des capsules - ou "ovules" - de cocaïne entre l'Amérique du Sud et la métropole, au risque d'y perdre la vie.
Un jeune Guyannais de 18 ans vient d'être condamné par le tribunal correctionnel d'Angers à 18 mois de prison. Après un détour par Orly, il avait été intercepté par les douanes en gare d'Angers le 15 mars avec dans son ventre plus d'un kilogramme de cocaïne.
Ce moyen de véhiculer de la drogue n'est pas nouveau, en particulier dans le Grand Ouest. Le 13 février dernier, un autre homme âgé lui de 21 ans avait été interpellé par les douanes sur une aire de service de l'A10 dans la Vienne à Naintré. La voiture conduite par une jeune femme se rendait à Niort. La mule devait y livrer près d'un kilo trois-cents grammes de cocaïne en échange de 9 000 euros. À 66 euros le gramme, la valeur de la marchandise est donc estimée à plus de 85 000 euros ! À la suite de l'arrestation, trois jours avaient été nécessaires à l'expulsion des ovules. le porteur a été condamné à quatre ans de prison et une amende de 10 000 euros.
Les exemples ne manquent pas : en avril 2022, un homme de 27 ans et son neveu âgé lui de 20 ans avaient été interceptés en gare de Nantes en provenance de Montparnasse pour les mêmes motifs. Trois mois plus tard, une Guyannaise de 28 ans avait été interpellée près d'Angers dans une chambre d'hôtel de Beaucouzé avec 370 grammes dans les intestins. En octobre, même scénario en gare de Brest, avec un jeune de 19 ans.
Outre le risque d'être interpellés et condamnés à de la prison, ces jeunes gens courent un risque encore plus tragique. Au moins deux hommes ont trouvé la mort en 2022 en Guyane. Les ovules qu'ils portaient avaient éclaté dans leurs intestins.