Charente-Maritime : les salariés Colibri se mobilisent contre la fermeture de l'usine

Ils vont distribuer des tracts et des madeleines toute la journée. Les salariés de la Maison Colibri ne comptent pas se laisser faire. Ils manifestent ce mardi sur le rond-point de la zone commerciale de Pons, face au magasin Leclerc.

Fin octobre, l’annonce est tombée comme un couperet : l’usine historique de Pons, installée depuis 1896 au sud de Saintes, pourrait fermer en fin d’année prochaine. La faute à "des difficultés économiques persistantes", indique Paticeo, filiale du groupe breton Roullier, propriétaire du site. Le pâtissier industriel indique avoir enclenché "un processus actif de recherche de repreneur".

Les madeleines "Colibri" sont fabriquées à Pons depuis 1986.

Une centaine d'emplois menacés, d'après les salariés

"On a surtout l’impression qu’on veut se débarrasser de nous", commente Julien, membre du CSE (Comité social et économique) et salarié chez Colibri depuis 6 ans. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est en préparation et pourrait concerner 68 salariés, d’après Paticeo. Julien lui compte une centaine d’emplois menacés, "avec les CDD, des intérimaires. Sans parler des 500 personnes menacées indirectement, du côté des commerçants et des industriels avec qui on travaille."

"Il existe des solutions pour nous sauver !", assure le porte-parole. Une chose est sûre : les salariés ne croient pas à l’arrivée d’un repreneur. 

"Notre combat, c’est de continuer la marque Maison Colibri, qui fabrique des madeleines depuis 130 ans, sur plusieurs générations, on ne veut pas perdre ce savoir-faire de la madeleine chocolat. On ne veut pas être repris par un autre industriel qui fabriquera autre chose." - Julien, porte-parole des salariés Colibri.

"Un appel au secours"

Le membre du CSE des salariés dénonce également la communication "floue" de la direction : "On sent que ce sont des décisions qui ont été prises en amont, ils suivent juste une feuille de route. Ce qu’on veut c’est un dialogue franc, direct et sincère avec eux".

Les salariés espèrent aussi le soutien des pouvoirs locaux. "On voudrait que le maire, préfet, le sous-préfet, le président de région s'asseoient aussi à une table pour trouver une solution. C’est un appel au secours, un appel à l’aide." En cas de fermeture du site, Julien sait déjà à quoi s'attendre : "On est dans un bassin d'emplois très accidenté, ce sera très difficile pour nous de retrouver du travail dans la région de Saintes".

Les salariés de la Maison Colibri ont lancé une pétition, disponible ici.