Et le meilleur crêpier français est...

23 novembre 2023 à 12h12 par Marie Piriou

Le concours du meilleur crêpier de France était organisé en début de semaine près de Rennes. 14 candidats étaient en lice et c’est un Breton qui a gagné.

Jérémy Le Gall exerce ses talents à la crêperie "Blé Noir", près de Brest, à Guilers.
Jérémy Le Gall exerce ses talents à la crêperie "Blé Noir", près de Brest, à Guilers.
Crédit : DR Crêperie Blé Noir Bois de Keroual

Le meilleur crêpier français est Breton… et Finistérien plus précisément.

Il s’appelle Jérémy Le Gall et il exerce ses talents de crêpiers à la crêperie "Blé noir", près de Brest, à Guilers. Le chef âgé de 30 ans s’est distingué en début de semaine parmi 14 candidats. Le concours était organisé près de Rennes, à Bruz. Rencontre.

 

Vous avez été élu meilleur crêpier professionnel de France 2023 mardi dernier à Bruz (35). Qu'est-ce que ce titre représente pour vous ?

Beaucoup de travail. Je me suis entraîné plusieurs fois avant de trouver LA recette qui allait satisfaire le jury. Finalement, cela a payé. Je pensais faire un podium, au minimum, mais pas forcément la première place. Cette première place, c’est le Graal.

 

Quel est votre parcours ? Avez-vous toujours été crêpier ?

J’ai commencé en apprentissage dans un restaurant gastronomique étoilé. D’ailleurs, j’ai été élu, il y a 15 ans, meilleur apprenti du Finistère : médaille d’or. Donc je connaissais déjà un peu les concours. J’ai fait six ans de gastronomie, j’ai continué dans la restauration et je suis arrivé en crêperie, il y a 3-4 ans. Depuis, je préfère faire les crêpes et je vais continuer en crêperie.

 

Pourquoi la crêperie plus que la gastronomie ?

J’aime bien la gastronomie française mais on est en Bretagne. Les crêpes, le beurre, le kig ha farz… C’est de la gastronomie bretonne. Je pense que c’est mieux que de faire de la gastronomie française. Je préfère défendre mon terroir en tout cas.

 

Quelle est votre spécialité ?

Je ne sais pas si on peut appeler cela une spécialité mais j’ai appris à faire des crêpes sur le tard. Je ne sais pas faire des crêpes comme un vrai crêpier, je n’ai pas le vrai geste. Mais mes crêpes sont tout aussi bonnes, je pense, parce que j’ai fini premier (rires).

 

Comment s'est déroulé le concours ?

On est arrivé à Bruz, je me suis présenté, on a pris l’ascenseur et on est resté bloqués 45 minutes dans l’ascenseur avant le concours (rires)… Les pompiers sont venus nous sortir de là, je suis passé juste à temps. J’avais une heure pour faire deux crêpes de froment et deux crêpes de blé noir, dont une de chaque nature sans rien avec juste du beurre pour tester la qualité de la pâte. En crêpe sucrée, j’ai fait un kouign-amann krampouz aux pommes avec une crème caramel. En crêpe salée, j’ai fait une Saint-Jacques à la Bretonne.

 

 

Vos quatre crêpes ont visiblement séduit le jury. Quel est votre secret pour réaliser une bonne crêpe ?

Du beurre ! Beaucoup de beurre et beaucoup d’amour.

 

Que va changer ce titre de meilleur crêpier de l'hexagone pour vous ? Pensez-vous, par exemple, vous installer ?

Pour l’instant, je vais rester à la crêperie. On va travailler, on va recevoir plein de nouveaux clients. Et puis, peut-être qu’un jour, dans quelques années, j’ouvrirai ma propre crêperie.

 

Vous êtes donc employé à la crêperie Blé Noir à Guilers (29). Vos patrons, vos collègues et votre famille sont-ils fiers de vous ?

Oui, ils sont très fiers. Ils m’ont fait beaucoup de compliments depuis : "Bravo !", "C’est incroyable !", que j’étais le meilleur... Plein de belles choses qui me vont droit au cœur. Comme je l’ai dit le jour où j’ai gagné, c’est juste incroyable ce qui se passe.

 

Que peut-on vous souhaiter, pour conclure ?

Que du bonheur, des bonnes choses, de l’amour et des crêpes (rires) !

 

Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac