L’évadé de Rennes condamné à de la prison ferme dans une affaire d’incendies criminels

Il fait parler de lui presque tous les jours en ce moment. Émile Siegler, l’évadé de la prison de Rennes Vezin, était devant la justice ce mardi 2 décembre. Le prévenu de 37 ans, a récemment fait les gros titres lorsqu'il s'est évadé lors d'une sortie au planétarium de Rennes, le 14 novembre, avant d'être repris treize jours plus tard à Nantes, sur son terrain au sein de la communauté des gens du voyage. Il sera d’ailleurs jugé pour cette évasion le 22 janvier prochain, devant le tribunal correctionnel de Rennes.

Ce mardi 2 décembre, il comparaissait pour "association de malfaiteurs" devant cette même juridiction. La justice lui reproche d'avoir, depuis sa cellule, organisé une série d'incendies et d'actes de vandalisme contre des magasins "Poêles & Cie" pour le compte d'un co-détenu qui souhaitait se venger après un litige commercial avec cette chaîne. La voiture des gérants de l'enseigne avait également été visée en mai 2023 devant leur domicile. Au total, 24 personnes ont été mises en examen dans ce dossier, dont le préjudice a été estimé à quelque 5 millions d'euros.

Le commanditaire absent

Ces exécutants et hommes de main auraient été recrutés par Emile Siegler, et une grande partie d’entre eux ont reconnu leur participation à ces incendies. Ils ont été condamnés dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.

Le commanditaire présumé, Quentin Helleu, 26 ans, "principal protagoniste et grand absent de ce procès", a regretté le ministère public, sera jugé ultérieurement, en correctionnelle, mais aussi par une cour d'assises pour une partie des faits les plus graves, comme un "contrat" à hauteur de 80 000€, qu'il aurait passé à l'encontre du magistrat instructeur.

Emile Siegler était donc le seul prévenu jugé ce mardi. "Je n'ai rien à voir là-dedans", a-t-il martelé, rejetant toute responsabilité sur le commanditaire, soulignant la dangerosité et le caractère vindicatif de celui dont il a partagé la cellule. "Le criminel c’est lui, le fou malade vous l'avez", s'est-il écrié.

"Pour une fois dans ma vie, je suis innocent", a protesté ce multirécidiviste qui a passé 15 ans de sa vie en prison et affiche 27 mentions à son casier judiciaire, dont trois pour des évasions précédentes. Mais pour la substitut du procureur, Estelle Tougait, les preuves sont accablantes contre le prévenu, de même que la reconnaissance de culpabilité des nombreux exécutants, dont le propre frère d'Emile Siegler.

L’ancien fugitif a finalement été condamné à 30 mois de prison et 5 ans d'interdiction de port d'arme.