Vienne : la clinique privée de Châtellerault va fermer ses portes

Publié : 10 juin 2025 à 19h41 par Romane Hocquet

L'établissement de santé cessera ses activités le 18 juin.

La clinique de Châtellerault
Crédit : Aurélie Foucteau

La liquidation judiciaire est confirmée pour la clinique privée de Châtellerault dans la Vienne. L'établissement - placé en redressement depuis janvier - n'a fait l'objet d'aucune offre de reprise. 

"C'est un sentiment de gâchis." Christine Busch, infirmière en salle de réveil, a la gorge serrée. Cette déléguée CFE-CGC est résignée : l'établissement fermera ses portes le 18 juin, faute de repreneur. Un déchirement pour les 77 salariés de cette clinique privée de la Vienne. Christine - elle - y travaille depuis 18 ans "et je fais partie des nouvelles". "Tout le monde y est très attachée à cette clinique, on voit plus nos collègues que nos enfants. On a commencé ensemble et on finira ensemble !"

 

"Fatigués et inquiets"

La décision du tribunal de commerce de Poitiers est tombée mercredi 11 juin. Un coup de massue. Un point final après 6 mois de procédure de redressement judiciaire démarrée en janvier après le dépôt de bilan de l'établissement de santé privé. Un dossier de reprise avait été déposé par un groupe de quatre médecins, avant d'être finalement retiré à la fin du mois de mai. "On avait foi par rapport au dossier repreneur donc on n'a pas commencé à prospecter ailleurs. On est fatigués et inquiets", explique l'infirmière qui espère retrouver rapidement un poste dans le secteur où il y a des besoins. 

L'Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine a indiqué que le CHU de Poitiers était prêt à accueillir des soignants, notamment sur son site de Châtellerault. Le groupe Elsan - qui gère la polyclinique de Poitiers - a aussi tendu la main à l'équipe licenciée. "L'objectif prioritaire et partagée avec tous les élus du territoire, tient à maintenir une offre de soins, sécurisée, de qualité, en proximité", indique l'ARS.

Deprogrammation des soins

La mairie de Châtellerault a elle aussi réaffirmé sa "totale mobilisation auprès des soignants et des patients". Et c'est aussi ce qui inquiète Christine Busch. Que vont devenir les patients suivis à la clinique ? Même si leurs soins sont peu à peu reprogrammés, le territoire manque de structures de santé. Avec la fermeture de la clinique, c'est une centaine de lits qui disparaît