Lancement de la 31e campagne du Sidaction, entre mobilisation et inquiétude
Publié : 21 mars 2025 à 8h38 par Joséphine Point avec AFP
Malgré les progrès, près de 40 millions de personnes vivent encore avec le VIH dans le monde, dont un quart environ sans traitement, et plus de 600 000 en meurent chaque année.
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L’association de lutte contre le Sida revient pour une 31ème édition de sa collecte de dons, à partir de ce vendredi 21 mars et jusqu'au 23 mars.
Les dons au Sidaction, possibles par téléphone, SMS ou internet, servent à financer des recherches, des soins, des programmes d'aide aux personnes vivant avec le VIH, en France et à l'étranger. L'édition 2024 avait réuni 3,87 millions d'euros de promesses de dons, montant similaire à l'année précédente.
Malgré les progrès, près de 40 millions de personnes vivent encore avec le VIH dans le monde, dont un quart environ sans traitement, et plus de 600 000 meurent chaque année des suites du sida. En France, quelque 200 000 personnes vivent avec le VIH et près de 5 500 nouvelles séropositivités ont été découvertes en 2023.
"Grâce à la recherche, on peut vivre avec le VIH, en aidant la recherche on pourra vivre SANS", espère l'association cofondée en 1994 par Pierre Bergé et Line Renaud.
Les scientifiques travaillent toujours pour permettre une rémission persistante de porteurs du virus mais aussi pour essayer d'éviter, chez des personnes vieillissant avec le VIH et traitées, des comorbidités précoces (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers...). La longue quête d'un vaccin continue aussi.
L'inquiétude des coupes budgétaires américaines
L'association s'inquiète désormais des "conséquences en cascade" des coupes budgétaires de l'administration Trump et du risque que "l'épidémie de sida ne reparte", selon sa directrice générale, Florence Thune.
Sur la trentaine d'associations soutenues à l'international, notamment en Afrique de l'ouest et du centre, "certaines voient leurs budgets amputés de 30 à 50%". "Résultat : des arrêts de distribution de préservatifs, de dépistages, de prescriptions de PrEP ("prophylaxie pré-exposition", pilule préventive pour les personnes très exposées au VIH)", rapporte la directrice.
"Dans le monde, 90% des traitements qui sont utilisés par la PrEP sont financés par les États-Unis, a renchéri l'infectiologue Jean-Michel Molina. Ça fait craindre un rebond de l'incidence du VIH très rapide dans un certain nombre de pays."