Les élus de la Charente rejettent le budget départemental

Publié : 22 avril 2025 à 17h50 par Fabienne Lacroix avec AFP

Le département se retrouve placé sous tutelle.

Budget Argent
Crédit : illustration Envato - DR

Ce fut un coup d’épée dans l’eau : les élus de la Charente avaient une dernière possibilité ce mardi 22 avril de voter le budget du département. Mais ce dernier a finalement de nouveau été rejeté, sur fond de blocage politique persistant, ouvrant la voie à une rarissime mise sous tutelle de cette collectivité par la Préfecture.

Le département avait pourtant obtenu la semaine dernière un sursis du préfet en étant autorisé à reconvoquer une séance plénière mais le texte budgétaire a été rejeté ce mardi.

Comme lors d'un premier scrutin fin mars, le budget d'un montant de 615 millions d'euros a été retoqué du fait notamment de l'abstention de plusieurs élus de la majorité de gauche, qui ont fait sécession après des mois de désaccords politiques au sein de l'assemblée de ce territoire de quelque 350 000 habitants.

L'exécutif présidé par Philippe Bouty est désormais voué à voir le préfet prendre la main sur les finances du département, qui emploie environ 2 000 personnes, en saisissant la Chambre régionale des comptes (CRC).

L'instance de contrôle financier a un mois pour élaborer un nouveau projet de budget et le transmettre au préfet.

Après l'échec du premier vote, Philippe Bouty avait accusé ses adversaires politiques de "tentative de putsch", ciblant la droite et la sénatrice PS Nicole Bonnefoy, l'une des six élus de gauche sécessionnistes.

Le dirigeant, qui avait fait basculer le département à gauche en 2021, a rapidement vu sa majorité gauche plurielle se fissurer, ses critiques lui reprochant des "annonces intempestives" et des "comportements parfois inadéquats". Des élus restés dans la majorité accusent pour leur part Nicole Bonnefoy de convoiter la tête de l'exécutif.

Le groupe des dissidents et l'opposition, emmenée par le centriste Jérôme Sourisseau qui a présidé le département en 2020-2021, réclament la démission de M. Bouty depuis sa mise en minorité.