Les propos graveleux et sexistes du procureur de Limoges

7 février 2024 à 11h52 par Thierry Matonnat

Baptiste Porcher, procureur de la République de Limoges, a été entendu ce mardi 6 février par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) en audience disciplinaire suite à des comportements inappropriés et des remarques sexistes qui pourraient lui coûter son poste. Le CSM doit rendre sa décision le 12 mars.

Baptiste Porcher, Procureur de la République de Limoges, lors d'une conférence de presse
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

Baptiste Porcher est arrivé à la tête du parquet de Limoges en septembre 2020.

En août 2022, des indiscrétions révélaient que le magistrat faisait l’objet depuis plusieurs mois d’une enquête administrative de la part de l’inspection générale de la Justice (IGJ) à la suite de possibles manquements d’ordre déontologique. 

Le Procureur de la République a été entendu à la Chancellerie en juin 2021 et des inspecteurs étaient venus à Limoges en mars 2022 pour entendre personnels de justice et magistrats.

Ce mardi 6 février, Baptiste Porcher a comparu en audience disciplinaire devant le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) pour avoir "tenu des propos graveleux, sexistes, dévalorisants, entre autres manquements à sa fonction", selon nos confrères du journal Le Parisien. Des "blagues un peu lourdes souvent à caractère sexuel", précise le journal. Des mots qui ont mis mal à l’aise plusieurs jeunes femmes, magistrates ou auxiliaires de justice.

Paul Hubert, directeur des services judiciaires de la chancellerie estime que Baptiste Porcher "n’a plus aucune légitimité au sein de la cour d’appel de Limoges, et qu’il faudra l’éloigner et lui retirer ses fonctions de procureur".

Les avocats de Baptiste Porcher plaident la "maladresse" des propos de leur client et réclament "un simple avertissement" pour le magistrat.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature rendra son avis le 12 mars prochain. C’est ensuite le Ministre de la Justice qui prononcera la sanction disciplinaire et son éventuelle mutation d’office.