Loire-Atlantique : épidémie de botulisme meutrière

Publié : 25 juillet 2025 à 9h52 par
Elouen Rouchy - Journaliste

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Des milliers d'oiseaux sont morts, décimés par la maladie au marais de Brière et lac de Grand-Lieu.

Volatiles du marais de Brière - Frédéric Richeux DR
Volatiles du marais de Brière - Frédéric Richeux DR

Chasseurs, pêcheurs et bénévoles sont démunis au marais de Brière et lac de Grand-Lieu face à l'intensité de l'épidémie. Plusieurs milliers de cadavres de volatiles ont été ramassés. Ils demandent l'aide des services de l'Etat. 

C'est avec beaucoup d'émotion que Frédéric Richeux, le Président de l'Union des Chasseurs de Grande Brière nous raconte ce qu'il se passe au marais de Brière. "On a déjà organisé deux opérations de collectes et ramassé plus de 1000 oiseaux morts, tués par le botulisme." Depuis le début du mois de juillet, la maladie fait des ravages sur place, mais également au lac de Grand-Lieu. "Le premier constat a été fait par notre fédération départementale des chasseurs sur le lac de Grand-Lieu qui subit une catastrophe également parce qu'ils sont à plus de 3 000 oiseaux ramassés. Ils ont écrit à l'ensemble des gestionnaires du département de Loire-Atlantique de toutes ces zones humides en leur indiquant qu'ils avaient les premiers prémices d'une grave épidémie, comme on l'a connu sur notre territoire en 1995. Malheureusement, les pouvoirs publics n'ont pas suivi ces alertes. Ce sont les usagers des marais qui, depuis plus d'une semaine, en urgence, se sont dits, il faut qu'on lance une opération. On a une réserve naturelle qui fait 600 hectares. Je pense que samedi dernier, on en a fait un gros tiers et on a ramassé 717 cadavres. Ça vous donne une image de ce que l'on a sur notre marais."

Crédit : Frédéric Richeux

Frédéric Richeux, président de l'Union des Chasseurs de Grande Brière, au micro d'Alouette

Une épidémie de botulisme causé par le manque d'eau

La situation est ubuesque pour Frédéric Richeux. Car si l'hiver a été extrêmement pluvieux, le marais de Brière manque d'eau. "Un manque d'eau alors que c'est une des années les plus pluvieuses. On a reçu plus de 1075 mm de pluie sur l'année 2024." Mais s'il n'y a plus assez d'eau, c'est une conséquence humaine. "En réalité, l'eau du marais a été volontairement évacuée en mer à la demande des agriculteurs. Pourtant, on a un règlement d'eau, on ne peut pas faire n'importe quoi. Mais il n'a pas encore été respecté cette année. Sur notre territoire, ça fait 17 ans qu'on est sur ce même règlement d'eau, et ça va faire la 16ème année qu'il n'est pas respecté, et qu'il n'est pas respecté pour toutes les côtes estivales depuis le 1er juin."

Frédéric Richeux, au micro d'Alouette

Un silence de mort au marais de Brière

Crédit : Frédéric Richeux

À cette période, des milliers d'oiseaux ont l'habitude de voler dans le marais de Brière. C'est notamment une zone de repos migratoire. Mais c'est tout l'inverse en ce moment nous explique Frédéric Richeux. "C'est une catastrophe sur le territoire de Brière. C'est la seconde zone humide française, et on y retrouve des cadavres un peu partout. On ne voit plus d'oiseaux voler, ce sont de très mauvais signes sur cette superficie de marais. C'est d'une tristesse sans nom, car on est mi-juillet, à la fin de la période de reproduction. Tous ces jeunes oiseaux devraient être en train de voler comme on a l'habitude de les voir. Là, on ne voit aucun paquet d'oiseaux, on entend aucun bruit. Je le dis, c'est un silence mortifère."

Frédéric Richeux, au micro d'Alouette

Une réunion était organisée mercredi à la préfecture du département. Il a été décidé que l'Etat fournira du matériel complémentaire à la Fédération départementale des chasseurs pour accélérer les conditions de prélèvement et de stockage des animaux. Une nouvelle opération de ramassage des volatiles morts est organisée ce samedi 26 juillet au marais de Brière. 

Ramassage des cadavres au marais de Brière