Loire-Atlantique : une usine de tuyauterie nucléaire sur le site de la centrale de Cordemais
Publié : 28 mai 2025 à 16h51 par Fabienne Lacroix (avec AFP)
EDF officialise la création à l’horizon 2028 d’une usine de tuyauteries nucléaires en lieu et place de la centrale à charbon. Jusqu’à 200 postes créés à terme.
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C’est par le biais d’un communiqué publié ce mercredi qu’EDF confirme l’installation d’une usine de tuyauteries nucléaires en Loire-Atlantique, sur le site de la centrale à charbon de Cordemais.
Framatome, filiale du groupe EDF spécialisée dans l'équipement nucléaire, a entamé "les études en vue de la construction sur place d'une usine de tuyauteries nucléaires", qui "emploiera à terme jusqu'à 200 salariés", selon le communiqué.
EDF "confirme sa volonté de maintenir sur le site stratégique de Cordemais une activité industrielle", souligne-t-il.
La décision de créer cette usine fait suite à l'annonce par EDF en septembre 2024 de l'abandon du projet Ecocombust qui visait à convertir la centrale à la biomasse, "les conditions technico-économiques de réalisation du projet Ecocombust n'étant pas réunies".
La centrale thermique de Cordemais, la seule restant en France avec celle de Saint-Avold (Moselle), tournera la page du charbon à compter du 31 mars 2027 avec la fermeture des deux dernières unités, 4 et 5.
EDF souligne qu'elle "met ainsi fin à sa production d'électricité à partir de charbon en France conformément aux dispositions prévues par la loi énergie-climat" de 2019, le texte qui inscrit l'objectif de la France d'atteindre la neutralité carbone en 2050 pour lutter contre le réchauffement climatique.
Le groupe EDF assure qu'"il conduira avec responsabilité cette fermeture auprès de ses salariés qui seront accompagnés individuellement pour construire la suite de leur parcours professionnel".
Colère des syndicats
La fédération syndicale de la branche de l'énergie, la FNME-CGT, a toutefois dénoncé mercredi "un choix irresponsable, un mépris total des territoires et des travailleurs".
"Aucune perspective sérieuse de reclassement en local n'est avancée. Ce sont des dizaines de travailleurs qui voient leur avenir brisé, des familles entières plongées dans l'incertitude, et un territoire fragilisé économiquement", déplore le syndicat.
La CGT critique en outre la décision d'EDF de "se priver d'un outil de production pilotable stratégique, au mépris des besoins de sécurité d'approvisionnement", estimant que "le Grand Ouest, déjà particulièrement vulnérable - avec un triste record de coupures d'électricité - verrait sa situation se détériorer encore davantage".