Maine-et-Loire : la société Primaloire condamnée pour intoxication après l'épandage d'un pesticide
Publié : 23 mai 2023 à 8h15 par Joséphine Point
En 2018, près de 70 personnes avaient été intoxiquées à Brain-sur-l’Authion, après l’épandage de métam-sodium par la société agricole.
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La société agricole nantaise Primaloire a été condamnée à 50 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Angers pour l'intoxication d'une soixantaine de personnes à Brain-sur-l'Authion (Maine-et-Loire) après l'épandage d'un pesticide.
En septembre 2018, une première pulvérisation de métam-sodium, un pesticide-herbicide-fongicide dont l'utilisation était à l'époque très encadrée, sur les parcelles de mâche de la société Primaloire, avait incommodé des lycéens à Narcé.
Quinze jours plus tard, un second épandage avait provoqué l'intoxication d'une soixantaine de personnes, principalement des ouvriers agricoles d'entreprises voisines de Primaloire. Dix-sept personnes avaient été hospitalisées au CHU d'Angers, où le plan blanc avait été déclenché.
Plus de 70 plaintes avaient été déposées pour blessures involontaires à la suite d'intoxications à ce pesticide, interdit depuis par les autorités sanitaires.
Des règles qui n'ont pas été respectées, selon le tribunal
Deux gérants de la société et l'ouvrier agricole chargé de l'épandage étaient jugés par le tribunal correctionnel d'Angers pour utilisation inappropriée d'un produit phytopharmaceutique et blessures involontaires. À l'audience, il a été établi que l'utilisation du métam-sodium, très encadrée, n'avait pas été respectée.
"Il s'agit d'un produit toxique et il y a des négligences. Vous n'êtes pas sur une île déserte mais près d'un lycée, près d'habitations et les précautions ne sont pas prises. Il y a eu quatre ou cinq manquements", a résumé la présidente du tribunal Emmanuelle Carbonnel.
"On a l'impression d'avoir en face de nous des apprentis sorciers qui ont joué avec la vie des gens", a cinglé Me Aude de la Celle, avocate de deux ouvrières intoxiquées.
Pour la défense, Me Pascale Eon-Gavory a assuré que ses clients "reconnaiss(ai)ent l'intégralité des faits" et avaient "pris conscience de l'ampleur du préjudice de chacune des victimes".
L'ouvrier agricole a, lui, été condamné à 10 000 euros d'amende avec sursis.
(avec AFP)