Accident à #Rochefort: le chauffeur du camion mis examen pour "homicides involontaires" et libre sous contrôle judiciaire

Le jeune conducteur du camion impliqu� dans l' accident avec un car de ramassage scolaire qui a fait six morts, tous adolescents, jeudi � Rochefort (Charente-Maritime), a �t� mis en examen samedi pour "homicides et blessures involontaires", et laiss� libre "sous contr�le judiciaire", a annonc� la procureur de La Rochelle, Isabelle Pagenelle.

Le jeune homme �g� de 23 ans "ne peut plus � partir d'aujourd'hui exercer sa profession", a soulign� la magistrate lors d'un point de presse au tribunal de grande instance (TGI) de La Rochelle (Charente-Maritime).

Le jeune conducteur, arriv� au tribunal samedi peu apr�s 8h30, encadr� de trois policiers, apr�s 48 heures de garde � vue, est d�sormais au centre de l'enqu�te.

Il a �t� pr�sent� � deux magistrats instructeurs devant lesquels "il a fait valoir son droit au silence", selon Isabelle Pagenelle.

La magistrate a pr�cis� qu'elle avait "requis le placement sous mandat de d�p�t" du chauffeur, sur la foi des expertises. Mais les deux magistrats instructeurs ne l'ont pas suivie. Ils ont plac� le jeune homme en "libert� conditionnelle sous contr�le judiciaire, en r�gion parisienne", dans le cadre "d'une proc�dure d'�loignement", a expliqu� la repr�sentante du parquet.

 

- la ridelle �tait d�j� ouverte avant l'accident -

 

L'enqu�te doit d�sormais clarifier pourquoi la ridelle lat�rale, cens�e maintenir en place le chargement du camion-benne qu'il conduisait jeudi dans la zone de portuaire de Rochefort, est rest�e ouverte.

D�s vendredi, la magistrate avait indiqu� que cette paroi m�tallique qui a cisaill� l'autocar, �tait d�j� ouverte avant la collision, � 90 degr�s. Normalement elle devrait s'ouvrir totalement, "or elle est rest�e dans une position inhabituelle et dangereuse", a expliqu� Mme Pagenelle.

Les investigations doivent pr�cis�ment d�terminer les raisons et le moment de l'ouverture de cette pi�ce m�tallique mais aussi pourquoi le chauffeur du camion ne s'est pas rendu compte qu'il roulait avec une ridelle ouverte.

Isabelle Pagenelle a entendu le t�moignage d'un automobiliste venu spontan�ment raconter aux enqu�teurs qu'il avait "crois� le camion peu avant le car". S'apercevant que la ridelle �tait ouverte, il avait d� faire un �cart pour �viter de percuter le camion.

Pourtant, les premiers �l�ments de l'enqu�te ont montr� que la ridelle semblait en parfait �tat de fonctionnement. Mais le chauffeur, qui conduisait le v�hicule "depuis trois ans", affirme avoir signal� d�s la mi-janvier � sa hi�rarchie une "fuite hydraulique sur le v�rin arri�re de la ridelle", qui selon lui, n'a "donn� lieu � aucune r�paration".

Les enqu�teurs ont saisi les carnets d'entretien du v�hicule qui appartient au groupe de BTP Eiffage "pour v�rifier la r�alit� de ces all�gations" et "pr�ciser l'incidence de cette fuite si elle a exist'.

Quant au chauffeur du car, dont la garde � vue a �t� lev�e d�s jeudi vers 19H20, aucune charge n'a �t� retenue contre lui.

"Il n'a vu qu'au dernier moment la ridelle ouverte quand il croisait le camion", selon la magistrate qui a rappel� les conditions m�t�orologiques au moment de l'accident � 07H15 : "il bruinait, il faisait nuit".

Le choc a fait exploser son pare-brise et l'impact a stopp� net le car, qui a continu� � avancer avec la force d'inertie. Le conducteur s'est alors lev�, occup� des victimes, et a ouvert les portes. "Il a constat� que de la fum�e sortait de l'arri�re du car et a utilis� l'extincteur, emp�chant peut-�tre un incendie", selon le r�cit de la magistrate.

Les tests d'alcool�mie et toxicologiques pratiqu�s sur les deux conducteurs se sont r�v�l�s n�gatifs.

Les six adolescents tu�s jeudi matin �taient �g�s de 15 � 18 ans et scolaris�s � Surg�res, � une trentaine de kilom�tres de Rochefort. Deux autres, bless�s, sont toujours hospitalis�s mais leurs jours ne sont pas en danger.

L'accident meurtrier, survenu au lendemain d'un drame similaire qui avait co�t� la vie � deux jeunes dans le Doubs, a endeuill� toute la r�gion charentaise. Plusieurs mairies ont ouvert des livres de condol�ances, samedi, et une chapelle ardente est install�e depuis jeudi dans un gymnase proche du port de Rochefort, en hommage au six jeunes vies fauch�es.

olg-rhl/pfe/cam

 

(AFP)