Angers : la petite Vanille tuée le jour de son anniversaire

11 février 2020 à 7h29 par Arnaud Laurenti

L'autopsie a confirmé le décès par étouffement de la fillette retrouvée dimanche. Sa mère a expliqué avoir prémédité son passage à l'acte le jour du premier anniversaire de l'enfant.

ALOUETTE
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L'autopsie, lundi après-midi, "confirme le décès (de l'enfant) dans un délai qui est conforme à ce qui dit la mère" et "par procédé d'étouffement", a indiqué le procureur d'Angers Eric Bouillard en conférence de presse.

Un acte prémédité

"La date anniversaire de Vanille était le 7 février, jour de son décès, que (la maman) a mis a profit pour son passage à l'acte", a ajouté le procureur.

"Le mobile du passage à l'acte semble être lié à son départ du centre maternel, départ qui lui avait été annoncé, nous dit-elle, le 3 décembre 2019, jour où elle a décidé, par divers moyens (...) de donner à la mort à son enfant", a détaillé M. Bouillard.

Cette mère était hébergée depuis un an dans le centre maternel d'Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées. Le bébé a été confié à une famille d'accueil.

Selon le procureur, "entre le 3 décembre et le 7 février, aucun signe ne nous permettait de penser que ce passage à l'acte était envisagé par la maman, au contraire".

"Les éducateurs décrivent une évolution positive d'une maman qui s'investissait de plus en plus dans le lien (...) et qui avait rassuré les personnes qui l'encadraient" en affirmant qu'elle avait "un hébergement", a ajouté le magistrat.

Le procureur a expliqué que "la maman avait prévu un plan, a caché ce plan et a dissimulé aussi sa situation réelle", une "situation de désoeuvrement complet, d'isolement complet et de refus aussi de son départ du centre maternel".

Pas de négligence de l'Aide Sociale à l'Enfance

Le président du département du Maine-et-Loire Christian Gillet a évoqué le "parcours très particulier" de cette femme. Issue d'une fratrie de trois enfants, au milieu de deux frères, et de parents handicapés, elle avait elle-même été placée à l'ASE (Aide sociale à l'enfance).

"Il n'y a eu absolument pas de négligence de l'ASE, je suis formel", s'est défendu M. Gillet, présent au côté du procureur.

Dimanche soir, le procureur avait réitéré qu'à "aucun moment la mère n'avait par le passé mis en danger l'un ou l'autre de ses enfants".

Lundi soir, la garde à vue était "toujours en cours" et devait prendre fin mardi matin pour une présentation à un juge d'instruction pour des faits "d'homicide volontaire aggravé" en tant que mère de la victime, mineure de moins de 15 ans.

Les faits présentés étaient "prémédités" et "relèvent de la qualification juridique d'assassinat", a souligné le procureur.

Nathalie Stephan, 39 ans, qui présente des troubles psychiatriques importants, avait quitté son foyer vendredi à 11H00 et aurait dû ramener sa fille à 17H30 à sa référente de l'ASE.

Après déclenchement du dispositif "alerte enlèvement", elle avait été retrouvée seule dimanche matin dans un hôtel de Nantes, avouant en garde à vue avoir donné la mort à son enfant vendredi.

(avec AFP)