Assises de la Vendée - le réquisitoire de l'avocat général dans l'affaire Angèle

12 octobre 2017 à 14h22 par Rédaction Alouette

<p><span style="color:#000000"><span style="font-family:arial,helvetica,sans-serif"><span style="font-size:14px">La réclusion à&nbsp; perpétuité a été requise contre la mère, et 30 ans contre le beau-père de la petite Angèle aux assises de la Vendée. Le réquisitoire a duré une heure. Verdict annoncé pour demain vendredi.</span></span></span></p>

ALOUETTE

L'avocat g�n�ral a r�clam� jeudi respectivement la perp�tuit� et 30 ans de r�clusion � l'encontre de la m�re et du beau-p�re d'Ang�le, accus�s devant les assises de la Vend�e d'avoir tortur� la fillette de quatre ans retrouv�e morte en 2014.

Ces peines demand�es, le maximum pour les crimes de "tortures ou actes de barbarie sur mineur de moins de 15 ans", mais aussi pour le meurtre d'Ang�le reproch� � la m�re de l'enfant, sont � la hauteur de "l'extr�me gravit� des faits", a estim� l'avocat g�n�ral Olivier Dubief.

Dans un r�quisitoire incisif d'une heure, le magistrat a point� "l'absence de regrets" et le "d�tachement" dont ont fait preuve les deux accus�s, "aucun des deux (n'assumant) la responsabilit� de ses actes", a-t-il dit.

Jordane Dubois, 24 ans, et David Pharisien, 29 ans, ont ni� tout au long de leur proc�s avoir battu ou br�l� la fillette dont le corps "n'�tait que plaies, h�matomes, contusions, br�lures", sur la moiti� de la surface.

La mort d'Ang�le avait �t� constat�e le 8 septembre 2014 � Saint-Georges-de-Pointindoux (Vend�e), au domicile du beau-p�re chez lequel la m�re et l'enfant avaient emm�nag� � peine trois semaines plus t�t.

"Entre le 18 ao�t et le 7 septembre 2014, ils l'ont frapp�e quand elle r�clamait, musel�e quand elle g�missait, battue quand elle volait de la nourriture", a rappel� l'avocat g�n�ral.

 

- 'Un objet g�nant' -

 

"Ils ont vu le visage d'Ang�le se couvrir d'un masque noir, un masque de Zorro, des cloques lui couvrir le corps, son corps suinter. (...) Ils ont vu mais ils n'ont rien fait", a poursuivi le magistrat. Pour lui, plus que "le corps tortur� d'une fillette de quatre ans" expos� lors de "quatre jours d'horreur" devant les assises, "le plus insoutenable est de plaider l'ignorance ou l'insouciance".

"Deux �tres humains ont vu au quotidien Ang�le agonisante sans que l'amour, l'empathie, le bon sens ou la piti� ne les saisissent, sans qu'ils ne lui apportent les soins appropri�s ou n'appellent les secours. Ang�le est morte dans l'indiff�rence de ses bourreaux", a martel� Olivier Dubief.

Interrog�s tour � tour mercredi, Jordane Dubois et David Pharisien ont minimis� leur r�le, ne reconnaissant pour elle que quelques "fess�es", pour lui des "punitions inadapt�es", et clamant: "les tortures, ce n'est pas moi".

Pour l'accusation, s'il n'est "pas possible de savoir pr�cis�ment qui a fait quoi", ils "ont agi en co-action: l'un commence la punition, l'autre la finit". "Ils sont bel et bien co-auteurs et complices de tortures et d'actes de barbarie, tant par leur action ultra-violente que par leur privation de soins", a insist� Olivier Dubief.

"Malgr� les souffrances atroces" d'Ang�le, "ils continuent � la b�illonner, la frapper, lui tirer les cheveux, la mordre". Apr�s les br�lures occasionn�es par des douches � plus de 70 degr�s, les accus�s ont port� "de nouveaux coups sur une fillette affaiblie, br�l�e sur un tiers de son corps, qui n'a plus le droit de se plaindre sans risquer une nouvelle correction", a soulign� l'avocat g�n�ral.

"Dans ce dossier, la preuve la plus parfaite, c'est le corps d'Ang�le, un livre ouvert racontant son calvaire et qui vient dire que seuls les deux accus�s ont pu commettre ces actes car il n'y avait qu'eux dans ce huis clos familial", a encore lanc� l'avocat g�n�ral, en direction de la m�re et du beau-p�re d'Ang�le, rest�s prostr�s sur leur banc.

Jordane Dubois, qui "joue la m�re �plor�e (pour) survivre � ce qu'elle a fait", a "bien tu� sa fille", volontairement, en l'�tranglant "dans un geste d'�nervement", a encore jug� Olivier Dubief. "Ca faisait quinze jours qu'Ang�le n'�tait plus l'enfant qu'elle avait �t� pendant quatre ans, qu'elle �tait devenue un objet g�nant (...) dont on se d�barrasse", a relev� le magistrat.

Les avocats des deux accus�s doivent plaider dans l'apr�s-midi.

Le verdict est attendu vendredi.