Attaque à Strasbourg: le tireur toujours en fuite, la France passe en "urgence attentat"
Publié : 13 février 2019 à 14h18 par Rédaction Alouette
<p>Trois personnes ont perdu la vie, onze autres ont été blessées, selon la préfecture du Bas-Rhin. </p>
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Plusieurs centaines de membres forces de s�curit� �taient mobilis�es dans la nuit de mardi � mercredi pour tenter de retrouver l'auteur en fuite de la fusillade qui a fait au moins trois morts mardi soir sur le March� de No�l de Strasbourg, alors que le gouvernement d�cidait de placer la France en "urgence attentat".
Quelque 350 personnes, dont 100 membres de la police judiciaire, des militaires et deux h�licopt�res, sont aux trousses de l'assaillant, a indiqu� le ministre de l'Int�rieur Christophe Castaner lors d'une d�claration depuis la pr�fecture du Bas-Rhin � Strasbourg, o� il a �t� d�p�ch� par le pr�sident Emmanuel Macron.
Mardi soir, "� partir de 19h50", le tireur a ouvert le feu et "sem� la terreur" en "trois points" de Strasbourg, a d�clar� M. Castaner sans d�voiler son identit�.
Il a tu� trois personnes et en a bless� 12, dont six sont en urgence absolue, selon le ministre. De son c�t�, la pr�fecture du Bas-Rhin a fait part dans la nuit d'un bilan provisoire de trois personnes d�c�d�es, 5 bless�es graves et 6 bless�es l�gers. Dans la soir�e, le maire de Strasbourg Roland Ries avait �voqu� aupr�s de l'AFP un bilan de "quatre morts et une dizaine de bless�s dont trois ou quatre dont le pronostic vital peut �tre engag'.
"Entre 20h20 et 21h", l'assaillant a par deux fois �chang� des coups de feu avec les forces de s�curit� avant de s'enfuir, a encore expliqu� Christophe Castaner.
Lors de ces �changes de tirs, l'assaillant a �t� bless� par une patrouille de soldats de l'op�ration Sentinelle qui s�curisent le March� de No�l de Strasbourg, a expliqu� une source polici�re. Selon l'�tat-major des arm�es, un soldat a �t� bless� l�g�rement � la main par ricochet d'un tir de l'assaillant.
"On a entendu plusieurs coups de feu, trois peut-�tre, et on a vu plusieurs personnes courir. L'une d'elles est tomb�e, je ne sais pas si c'est parce qu'elle a tr�buch� ou parce qu'elle a �t� touch�e. Les gens du bar ont cri� +ferme, ferme+ et le bar a �t� ferm', a racont� un t�moin joint par l'AFP et confin� dans son appartement.
M. Castaner a pr�cis� que l'individu �tait "tr�s d�favorablement connu pour des faits de droit commun, pour lesquels il a d�j� fait l'objet de condamnations en France et en Allemagne et pour lesquels il a purg� ses peines".
Selon une source proche du dossier, le suspect, un homme de 29 ans fich� "S", devait �tre interpell� mardi matin par les gendarmes dans une enqu�te de droit commun.
Le parquet de Paris a ouvert une enqu�te pour "assassinats, tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Apr�s cette attaque le gouvernement a port� le niveau du plan Vigipirate � "urgence attentat", a annonc� le ministre de l'Int�rieur.
Cette mesure comprend "la mise en place de contr�les renforc�s aux fronti�res, et des contr�les renforc�s sur l'ensemble des march�s de No�l en France pour �viter le risque de mim�tisme", a-t-il poursuivi. "Il y aura aussi en compl�ment une mobilisation plus forte encore du dispositif sentinelle sur l'ensemble du territoire".
Dans la soir�e, le chef de l'Etat a exprim� sur Twitter la solidarit� de la "nation tout enti�re" apr�s avoir pr�sid� � Beauvau une r�union de crise interminist�rielle en pr�sence du Premier ministre Edouard Philippe.
Le traditionnel march� de No�l de Strasbourg avait fait l'objet d'un projet d'attentat en d�cembre 2000. Il est prot�g� en permanence par un important dispositif de surveillance. Environ 260 policiers nationaux sont notamment mobilis�s.
En d�cembre 2016, le march� de No�l de Berlin avait �t� vis� par un attentat au camion-b�lier revendiqu� par le groupe �tat islamique qui avait fait douze morts.
Apr�s l'attaque de mardi soir, la "Grande Ile", le centre historique de Strasbourg, a �t� enti�rement boucl�e par les forces des l'ordre.
Selon la pr�fecture, les mesures de confinement avaient �t� lev�es dans la nuit et l'acc�s au centre-ville �tait de nouveau possible � partir de 2H00.
Dans les rues quasiment d�sertes, quelques personnes rentraient chez elles. La rue des Grandes Arcades, o� l'attaque s'est en partie pass�e, �tait bloqu�e par des rubalises avec des policiers arm�s en emp�chant l'acc�s.
"Les �coles, les coll�ges et les lyc�es de Strasbourg seront ouverts demain (mercredi)", a-t-il ajout�.
La Premi�re ministre britannique Theresa May s'est dite "choqu�e et attrist�e par la terrible attaque", tandis que le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, s'est dit "boulevers� par les terribles informations de Strasbourg". Le vice-premier ministre italien Matteo Salvini, ancien d�put� europ�en, a assur� de son "engagement total pour que les terroristes soient d�busqu�s, bloqu�s, �limin�s, en Europe et dans le monde, par tous les moyens licites n�cessaires".
Cette fusillade intervient alors que la France vit sous une menace terroriste �lev�e depuis la vague d'attentats jihadistes sans pr�c�dent qui a fait 246 tu�s depuis 2015.
La France a �t� frapp�e deux fois cette ann�e au cours d'attaques qui ont fait cinq morts.
Le dernier a succomb� � une attaque au couteau men�e par Khamzat Azimov, assaillant de 20 ans abattu par la police, dans le quartier touristique de l'Op�ra, � Paris, le 12 mai 2018.
La pr�c�dente attaque s'�tait produite le 23 mars � Carcassonne et � Tr�bes (Aude): dans son p�riple meurtrier, Radouane Lakdim, un d�linquant radicalis� de 25 ans, avait vol� une voiture � Carcassonne dont il avait abattu le passager et bless� le conducteur par balles. Il avait ensuite tir� sur des policiers devant leur caserne avant d'entrer dans un supermarch� � Tr�bes o� il avait tu� un boucher, un client ainsi que le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame qui s'�tait offert comme otage � la place d'une femme.
L'attaque de Strasbourg intervient en pleine crise des "gilets jaunes" en France. Mardi soir, sur une page Facebook annon�ant un "Acte V" des manifestations samedi, certains �voquaient une "manipulation" de l'Etat ou "un soi-disant attentat".
(avec AFP)