Broyage des poussins: procès à Brest d'un couvoir breton

3 février 2016 à 11h04 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

Une peine de six mois de prison avec sursis a �t� requise mardi au tribunal correctionnel de Brest � l'encontre du pr�sident du couvoir St Fran�ois � Saint-Hernin (Finist�re) pour des actes de cruaut� envers des poussins, apr�s une plainte d�pos�e par une association de d�fense des animaux.

Le parquet a �galement requis une amende de 30.000 euros dont 15.000 avec sursis � l'encontre du couvoir. Le jugement a �t� mis en d�lib�r� au 8 mars.

A l'audience, le dirigeant du couvoir, Daniel Glevarec, a partiellement reconnu les faits qui lui sont reproch�s, assurant avoir �t� au courant de certaines pratiques non conformes avec la l�gislation mais ne pas les avoir cautionn�es.

L'association de d�fense des animaux L214, qui s'est constitu�e partie civile, avait publi� en novembre 2014 sur son site une vid�o d�non�ant les conditions de vie et de mort des poussins dans ce couvoir breton.

Sur cette vid�o, toujours visible sur le site de l'association, un employ� montre, en cam�ra cach�e, des poussins mis dans des sacs en plastique et �touff�s, jet�s vivants dans une benne � ordure et agonisant ou passant encore vivants dans un broyeur.

"Jamais de la vie je n'ai pr�n� ce genre de technique, mais je n'�tais pas derri�re les salari�s", a assur� M. Glevarec, sugg�rant que ces derniers ne respectaient pas ses consignes.

Le couvoir vendait ou parfois donnait � des associations ou des particuliers des poussins destin�s � alimenter des rapaces notamment. Avant d'�tre livr�s ils �taient �touff�s dans des sacs en plastique. L'association L214 a comptabilis� plus de 100.000 poussins mis � mort de cette fa�on en 2014, une pratique non autoris�e.

Le dirigeant a affirm� ne pas �tre au courant de la pratique consistant � envoyer des poussins vivants directement dans le broyeur, assurant que "la consigne �tait de passer tous les poussins � l'euthanasieur" au pr�alable.

M. Glevarec et le couvoir, en tant que personne morale, �taient poursuivis pour sept infractions dont "destruction volontaire et sans n�cessit� d'animal" et "mauvais traitement envers un animal".

Il leur �tait �galement reproch� une "gestion irr�guli�re de d�chets", en raison du m�lange des produits issus du broyage des poussins avec le compost issu de la fermentation des fientes de poules, vendu ensuite, sans autorisation, comme du compost organique. Les poussins pass�s au broyeur auraient d� partir � l'�quarrissage, un service payant.

L'association L214 avait lanc� une p�tition, soutenue par de nombreux parlementaires, pour demander l'interdiction de "cette pratique cruelle", qui concerne 50 millions de poussins selon elle. Remise au ministre de l'Agriculture St�phane Le Foll, elle avait recueilli plus de 120.000 signatures.

Au lendemain de la publication de la vid�o par L214, la Direction g�n�rale de l'alimentation (DGAL) avait annonc� la remise � plat des normes du bien-�tre animal.

L'association L214 estime cependant que "la situation n'a pas �volu' sur cette question et "esp�re avec ce proc�s faire �voluer la l�gislation", a indiqu� � l'AFP S�bastien Arsac, son porte-parole.

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(AFP)