Centre de "prévention" de la radicalisation en Indre-et-Loire: accueil mitigé des élus

11 mars 2016 à 17h16 par Rédaction Alouette

<p>Les élus d'Indre-et-Loire ont accueilli avec circonspection vendredi à Tours le préfet Pierre N'Gahane, venu tenter de les convaincre de donner leur feu vert à la création près de Chinon d'un "centre de prévention de la radicalisation, de réinsertion et de citoyenneté".</p>

ALOUETTE

Les �lus d'Indre-et-Loire ont accueilli avec circonspection vendredi � Tours le pr�fet Pierre N'Gahane, venu tenter de les convaincre de donner leur feu vert � la cr�ation pr�s de Chinon d'un "centre de pr�vention de la radicalisation, de r�insertion et de citoyennet'.

Il ne s'agit pour l'heure que d'une "hypoth�se s�rieuse d'implantation" et d'un "projet en construction", a assur� le pr�fet d'Indre-et-Loire Louis Le Franc, lors d'une conf�rence de presse apr�s une r�union tendue entre M. N'Gahane et les �lus locaux et d�partementaux.

"Nous ne pouvons pas mener � bien ce projet sans l'accord des �lus locaux", a rench�ri M. N'Gahane, pr�sident du groupement d'int�r�t public (GIP) qui va g�rer l'ensemble des centres de ce type. "Nous devons continuer � travailler" avant d'obtenir leur accord, a-t-il insist�, en �valuant � "trois mois" le temps n�cessaire pour mener � bien un projet de ce type.

L'annonce jeudi � Paris par M. N'Gahane de l'ouverture "avant l'�t' de ce premier centre, destin� � accueillir une trentaine de jeunes radicalis�s, a provoqu� une lev�e de boucliers chez les �lus locaux. Ceux-ci ont d'autant plus facilement identifi� sa localisation � Beaumont-en-V�ron, pr�s de Chinon, que des contacts pr�paratoires avaient �t� pris en ce sens.

Le pr�sident du GIP a pr�cis� que le projet de Beaumont-en-V�ron, dans les locaux d'un centre de formation dont la fermeture est programm�e, ne pr�voit d'accueillir que des personnes "volontaires", en voie de radicalisation mais qui n'ont pas saut� le pas. Ces personnes n'ont notamment pas quitt� la France pour se rendre dans une zone de guerre, ni m�me pour s'en approcher, comme en Turquie, a-t-il pr�cis�.

"Sur la dizaine de centres voulus par le Premier ministre, il y aura deux sortes de centres: des centres de pr�vention, comme celui qui est projet� en Indre-et-Loire, et des centres qui accueilleront dans un cadre plus contraint des personnes qui, sans �tre incarc�r�es, ont �t� rep�r�es par les autorit�s judiciaires", a expos� le pr�fet N'Gahane.

"S'il s'agissait d'un centre de d�radicalisation, je n'en voudrais pas. Mais si c'est un centre de pr�vention, ce n'est pas la m�me chose", a convenu le maire de Beaumont-en-V�ron, M. Bernard Ch�teau. Celui-ci a conditionn� son accord au reclassement dans la nouvelle structure de la quarantaine de salari�s du centre de formation en voie de fermeture et � la "personnalit� des personnes accueillies".

Le projet de centre s'inscrit dans "un enjeu national, qui rel�ve de la lutte contre le terrorisme", a soulign� de son c�t� le pr�fet d'Indre-et-Loire. La population concern�e est form�e de "jeunes victimes de rabatteurs, entr�s par le biais de la Toile dans une spirale dangereuse (...) Il s'agit de leur redonner une capacit� de discernement, de libre arbitre", a-t-il assur�.

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(AFP)