Choix de la stabilité, Ferrand désigné haut la main pour le perchoir
Publié : 18 septembre 2018 à 13h55 par Rédaction Alouette
<p>Le député finistérien devrait être élu mercredi lors d'un vote dans l'hémicycle.</p>
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Un choix de stabilit� et de "coh�rence": Richard Ferrand est en passe de devenir le prochain pr�sident de l'Assembl�e nationale apr�s avoir d�croch� d�s le 1er tour lundi l'investiture des d�put�s LREM, �pargnant ainsi � la macronie une autre crise en cette rentr�e compliqu�e.
Ce Congr�s de Tours n'aura donc pas fractur� la majorit�, divis�e sur les questions de renouvellement et de f�minisation des hautes fonctions de l'Etat, mais qui a finalement accord� au patron de groupe Richard Ferrand une avance confortable (64,26%) sur sa principale challengeuse Barbara Pompili (29,21%).
Le d�put� du Finist�re a salu� "un vote de confiance, un vote sur fond d'adh�sion aux propositions" qu'il a pu faire. Il sera officiellement intronis� mercredi, apr�s un vote dans l'h�micycle o� la majorit� absolue des d�put�s LREM (312 sur 577) lui offre des certitudes sur son d�m�nagement � l'h�tel de Lassay, succ�dant � Fran�ois de Rugy parti au minist�re de l'Ecologie.
"Effectivement, c'est un choix massif (...) c'est un choix de coh�rence, les d�put�s savent aussi ce qu'ils doivent � Richard Ferrand", un des tout premiers soutiens d'Emmanuel Macron et artisan d'En Marche!, s'est f�licit� le secr�taire d'�tat aux Relations avec le Parlement et d�l�gu� g�n�ral de LREM Christophe Castaner.
Ce choix est aussi un soulagement pour l'ex�cutif, soucieux de ne pas d�stabiliser la majorit� � l'approche d'importants textes l�gislatifs, mais il est tr�s critiqu� par l'opposition. "C'est probl�matique, d'avoir un gouvernement qui a choisi de faire de l'�galit� homme-femme une grande cause nationale (...) et de se retrouver avec, dans les quatre premiers personnages de l'�tat, aucune femme", a d�plor� la candidate LFI au perchoir Mathilde Panot, en qualifiant les d�put�s LREM de "b�ni-oui-oui aux ordres de l'Elys�e".
"A cette �lection il y avait un choix entre deux femmes et deux hommes. Le choix s'est port� sur moi, vous me pardonnerez de ne pas �tre une dame!", a r�agi Richard Ferrand en se d�fendant d'�tre "un chouchou" de l'Elys�e.
Futur quatri�me personnage de l'Etat, M. Ferrand, �g� de 56 ans, a promis de "poursuivre le travail de modernisation" de l'Assembl�e initi� par Fran�ois de Rugy. Surtout, son r�le sera crucial dans la n�gociation avec le pr�sident du S�nat G�rard Larcher lorsque l'examen de la r�vision constitutionnelle, interrompu en juillet, reprendra.
Seul nuage pour lui, l'affaire des Mutuelles de Bretagne, qui l'avait contraint � quitter le gouvernement d�s le d�but du quinquennat et p�se encore comme une �p�e de Damocl�s sur la suite de son parcours.
Chaises musicales
Candidate malheureuse, l'ancienne secr�taire d'�tat sous Hollande et actuelle pr�sidente de la commission du D�veloppement durable de l'Assembl�e, Barbara Pompili (ex-EELV), "respecte le vote" mais "regrette de ne pas avoir r�ussi � convaincre (ses) coll�gues de l'immense opportunit� qu'on avait l� de lancer un tr�s beau message vis-�-vis de l'ext�rieur". La d�put�e de la Somme compte n�anmoins poursuivre "cet �norme combat pour la transformation".
Dans un vaste jeu de chaises musicales, l'�lection de M. Ferrand va d�clencher une autre bataille: celle pour la t�te du groupe LREM, pour laquelle "une inflation de candidatures" est crainte, selon plusieurs sources parlementaires. Le bureau du groupe devrait se r�unir mardi matin � Tours afin de fixer les modalit�s d'une �lection qui se tiendra selon toute vraisemblance mardi 18 septembre.
Qui tiendra le groupe ?
Pour l'heure, aucun profil n'�merge r�ellement et les conciliabules et sp�culations allaient bon train lundi dans les coursives du palais des Congr�s tourangeau en attendant les premi�res candidatures.
"Si Richard Ferrand s'en va, qui tiendra le groupe ?", ce collectif encore jeune et "anim� de mouvements centrifuges", qui pourraient appara�tre au grand jour lors de l'examen du budget � l'automne, s'interroge-t-on dans la majorit�.
Dans le groupe, "il n'y a pas de lignes id�ologiques fortes, pas de poids lourds", s'inqui�te une source parlementaire en soulignant que Richard Ferrand, bien que souvent critiqu�, "n'a jamais eu de rempla�ant cr�dible, et personne ne s'est dress� contre lui avec un v�ritable projet alternatif".
(AFP)