Cinéma : les professionnels espèrent une réouverture fin janvier

7 janvier 2021 à 6h00 par Julia Maz-Loumides

La date de réouverture des lieux culturels est une inconnue. Tandis que le 7 janvier avait été avancé, il sera finalement un point de rendez-vous pour examiner la situation sanitaire. Les PDG des cinémas CGR et Cinéville espèrent une bonne nouvelle pour la fin du mois.

ALOUETTE
Les dates envisagées sont le 20 et 27 janvier.
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"La culture a payé le prix fort", constate Jocelyn Bouyssy, PDG du groupe CGR dont le siège est basé à La Rochelle. "2020 est une année noire mais on n’est pas les seuls !". Les salles obscures sont toujours fermées. Alors qu’une possible réouverture avait été avancée pour le 15 décembre, les lieux culturels n’ont pas pu accueillir du public. Pourtant ils sont prêts : "On a déjà tout fait, on assure la distanciation physique et évidemment le port du masque. Le protocole sanitaire est sérieux et solide mais comme l’épidémie reprenait en décembre, le gouvernement devait agir. Il ne pouvait pas priver les gens de leurs déplacements à Noël, donc on a été la contrepartie pour lever le confinement…", déplore Yves Sutter, le PDG de Cinéville.

Les vacances scolaires en ligne de mire

"Les jours qui viennent sont cruciaux, explique le patron de CGR. Aujourd’hui on tient, c’est la force du groupe. Mais on a dilapidé 20 ans de trésorerie qu’on avait mis de côté. Il faut absolument qu’on sauve les vacances de février sinon ce sera catastrophique pour le groupe et aussi pour les petits cinémas". Une place de libre entre chaque groupe, couple ou personne seule, et des groupes de six maximum, tel est le protocole sanitaire mis en place et validé depuis de nombreux mois pour les cinémas. Mais le problème n’est pas là, "les cinémas sont un endroit sûr", affirme Jocelyn Bouyssy.

Pour le directeur, l’objectif est d’ouvrir le 20 ou le 27 janvier : dans tous les cas, avant les vacances de février. "Je préfère ouvrir le 3 février sans couvre-feu, que le 20 janvier avec une fermeture à 18 h". Du côté des Cinéville, on mise sur la fin janvier, ce qui laissera du temps aux films de revenir à l’affiche selon Yves Sutter : "Nous on veut rouvrir, mais il faut aussi qu’on ait les films de la part des éditeurs. Cela va prendre deux à trois semaines d’où l’intérêt de fixer la date au 20 janvier pour être prêts, avec des films à proposer, aux vacances de février. Mais si on perd février, après celles de Noël, là c’est la fin du cinéma".

"Les spectateurs ont envie de revenir et nous on attend que ça !"

Malgré une baisse de près de 70% du marché dû à la fermeture des salles obscures, les dirigeants ne sont pas inquiets concernant l’engagement du public. Pour Yves Sutter, sa plus grande inquiétude reste ses employés. "Même si l’Etat a été assez réactif sur les dispositifs d’aides, comme le chômage partiel qui a évité les licenciements, chaque semaine qui passe des cinémas perdent de l’argent et ils ne pourront pas redémarrer".

L’annulation de la réouverture à Noël a bien évidemment mis le moral des troupes à mal. Un coup très dur pour les salariés des Cinéville. "Même si on essaie de les rassurer, au bout d’un moment ne plus travailler ce n’est pas des vacances, c’est pesant. Pour eux, il y a aussi l’angoisse de perdre leur travail ou de voir leur entreprise disparaître", explique le directeur.

Mais pour les deux hommes, s’il y a bien un point qui ne les inquiète pas, c’est le public. "Cet été, il n’y a pas eu beaucoup de monde, car le soleil est un de nos plus grands concurrents et les salles américaines restaient bloquées donc nous n’avions pas beaucoup de films. Mais en octobre on a vu que tout redémarrait très bien !", raconte Yves Sutter. Et Jocelyn Bouyssy de renchérir : "Les spectateurs ont envie de revenir et nous on attend que ça !".