Creuse: GM&S Industry obtient une prolongation, mais doit séduire au plus vite

25 mai 2017 à 5h26 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

L'�quipementier automobile en difficult� GM&S Industry, un des premiers dossiers sociaux chauds du gouvernement, a obtenu mercredi un r�pit du tribunal de commerce de Poitiers qui a prolong� jusqu'au 30 juin la p�riode d'observation de l'entreprise, le temps d'examiner les options de reprise.

Dans la foul�e, � l'issue d'une assembl�e g�n�rale tenue � l'usine de La Souterraine (Creuse), les salari�s ont annonc� que le site, qu'ils affirmaient avoir "pi�g' depuis le 11 mai, serait "d�min' d�s mercredi apr�s-midi, avant une reprise du travail lundi.

Peu avant, une immense clameur avait salu� l'annonce de la prolongation par le tribunal de la p�riode d'observation de l'emboutisseur creusois, en redressement judiciaire depuis d�cembre.

Pour le tribunal, qui avait tenu son audience mardi, "le renouvellement de la p�riode d'observation peut �tre justifi� pour une courte dur�e permettant de favoriser la finalisation et l'examen d'une ou plusieurs offres de reprises". Il devait statuer sur la liquidation pure et simple du site ou sur la prolongation du redressement.

Une condition a toutefois �t� pos�e: "Le red�marrage de la production (...) qui seule permettra de g�n�rer les liquidit�s n�cessaires � la marche courante de l'entreprise." Le tribunal a fix� "au 7 juin � 17H00, la date limite de remise des offres" et tiendra une nouvelle audience le 23 juin.

Dans l'apr�s-midi, les salari�s s'affairaient � nettoyer l'usine, marqu�e par treize jours d'occupation. Des monte-charges d�montaient les barricades de palettes, l'�norme robot de soudure cass� en deux, qui tr�nait dans la cour d'entr�e, �tait enlev�, a constat� un journaliste de l'AFP.

- Entrepreneur franco-suisse -

Entre autres candidats � la reprise de l'usine, deuxi�me employeur priv� du d�partement avec 279 salari�s, l'homme d'affaires franco-suisse Jean-Jacques Frey a d�pos� r�cemment "une lettre d'intention" pour le rachat de l'�quipementier, selon une source syndicale.

D�s mardi soir, l'avocat des salari�s, Jean-Louis Borie, avait �voqu� le d�p�t d'une "nouvelle lettre d'intention d'un �ventuel repreneur, d'une surface financi�re consid�rable", ne venant pas du secteur automobile, "mais pr�t � s'associer avec ce secteur" et � reprendre "une grosse partie du personnel, pratiquement 240" personnes.

Jean-Jacques Frey s'est enrichi dans l'immobilier commercial, a b�ti au d�but des ann�es 2000 un empire viticole dont les fleurons sont le Ch�teau La Lagune dans le Bordelais, Corton-Andr� en Bourgogne, le domaine Jaboulet A�n� dans les C�tes-du-Rh�ne. Il est actionnaire minoritaire de Billecart-Salmon en Champagne.

Un autre candidat � la reprise, le groupe st�phanois GMD (Groupe M�canique D�coupage), sp�cialiste de plasturgie, fonderie, emboutissage, avait d�j� transmis une lettre d'intention pour la reprise. Le nom de l'emboutisseur Magnetto, filiale bas�e � Aulnay-sous-Bois de l'italien CLN Group, a �t� �voqu�.

- Strat�gie industrielle claire -

Le dossier GM&S a entra�n� le week-end dernier l'intervention directe du ministre de l'�conomie Bruno Le Maire aupr�s des constructeurs automobiles PSA et Renault, pour obtenir une hausse des commandes (passant au total de 15 � 22 millions d'euros).

La m�fiance restait n�anmoins de mise au sein du personnel dont le site, h�ritier d'un fabricant de patinettes en 1962, a chang� de mains � trois reprises en huit ans. La faute � la crise de 2008, � la hausse du co�t des mati�res premi�res, mais aussi � des repreneurs qui se sont comport�s comme des "rustres", fustigeait r�cemment le pr�sident PS de la r�gion Aquitaine Alain Rousset, qui a exprim� mercredi son "soulagement".

La "suspension" du mouvement des salari�s "n'enl�ve rien � (leur) d�termination", a pr�venu Denis Br�ant, syndicaliste CGT Auto-M�tallurgie. Ce mouvement "peut �tre beaucoup plus dur si on n'arrive pas � nos fins, et nos fins, c'est que le site de La Souterraine vive. Pas six mois ou un an, mais avec une strat�gie industrielle claire, nette et pr�cise", a-t-il ajout�, �voquant � propos de la lettre d'intention de M. Frey "quelque chose de r�fl�chi et d�j� d'�tudi� puisqu'il serait associ� � un acteur de la fili�re automobile".

R�sultat d'un nouvel alignement de plan�tes politiques? D'une mobilisation et m�diatisation accrues, comme le soulignent les salari�s? Ce qui est s�r, c'est "qu'il y a un mois, on ne voyait pas comment on pourrait �chapper � la liquidation", indiquait mardi � l'AFP le maire PS de La Souterraine, Jean-Fran�ois Muguay.

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(AFP)