Des lunettes connectées pour faciliter la lecture des enfants dyslexiques

Publié : 19 avril 2021 à 9h24 par Marie PIRIOU

Une innovation facilite depuis peu la vie des enfants dyslexiques. "Lexilens", ce sont des lunettes connectées qui permettent aux enfants dyslexiques de lire plus facilement. A l’origine de ces lunettes, Michaël Kodochian, fondateur de la start-up Abeye.

ALOUETTE
Crédit : Facebook Atol Mon Opticien

Un essai clinique s’achèvera en juin prochain. Il concerne "Lexilens", des lunettes innovantes qui facilitent la lecture chez les enfants dyslexiques. L’idée est née en 2017, dans le Finistère (29), à Primel-Trégastel. A l’origine de ce concept, Michaël Kodochian, fondateur de la start-up Abeye. Il s’est appuyé sur la découverte scientifique de deux chercheurs rennais. Nous l’avons rencontré.

Pouvez-vous nous expliquer comment est née l’idée de ces lunettes connectées à destination des personnes dyslexiques ?

A l’été 2017, j’étais à Primel-Trégastel (29) comme très souvent. J’avais une fracture du genou qui m’a immobilisé et j’ai beaucoup lu. J’ai alors eu connaissance de cette découverte scientifique à Rennes qui porte sur les causes probables de la dyslexie. C’est de là qu’est née l’idée d’utiliser cette découverte pour en faire des lunettes qui aident les enfants à mieux lire.

Comment fonctionnent ces lunettes connectées ?

Les lunettes éliminent l’image miroir qui gêne la lecture. L’image miroir, c’est le B de Bernard qui devient le D de David et qui se superposent, ce qui rend le texte très difficile à déchiffrer. C’est l’objet de la découverte. Grâce aux lunettes, les lettres apparaissent plus nettement et la lecture est facilitée.

Justement, quels sont les avantages ?

Le premier avantage, très nettement, c’est qu’il est instantané. Vous mettez les lunettes, vous les activez (parce que ce sont des lunettes électroniques), et immédiatement, les images miroir disparaissent. Vous avez donc accès à une vision très nette des lettres et la lecture est facilitée. Le deuxième avantage c’est que la lecture devient plus facile, elle nécessite moins d’efforts. C’est-à-dire que c’est moins fatigant de lire. Et puis le 3e avantage, c’est que l’effet est universel, il ne dépend pas de la langue. Ce qui est particulièrement intéressant pour nous parce que nous allons à l’exportation.

Un essai clinique est en cours. Quel est le but de cet essai clinique et quels sont à ce jour les premiers retours ?

Un essai clinique est en cours pour apporter des données quantitatives sur la performance de la lunette. Ces données quantitatives sont la première brique d’un dossier de demande de prise en charge auprès des autorités sanitaires. Les premiers retours, eux, sont qualitatifs, que ce soit auprès des tests en laboratoire ou auprès des premiers consommateurs, notamment auprès des enfants dyslexiques qui gagnent confiance en eux grâce aux lunettes.

A ce jour, 1500 paires de "Lexilens" ont déjà été vendues, chez les opticiens Atol essentiellement. Michaël Kodochian a le projet, à terme, d'installer la recherche et le développement de sa start-up à Morlaix (29).

(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)