Ferrand épinglé par Le Canard enchaîné, premier accroc du quinquennat Macron

25 mai 2017 à 5h26 par Rédaction Alouette

ALOUETTE

Le quinquennat Macron conna�t sa premi�re fausse note avec une affaire immobili�re r�v�l�e par Le Canard encha�n� autour du ministre Richard Ferrand, pi�ce ma�tresse du nouveau pr�sident, alors que le gouvernement pr�pare un projet de loi de "moralisation de la vie publique".

L'entourage du Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir � l'AFP que "la probit� de Richard Ferrand (n'�tait) pas en cause". "Il ne saurait �tre question" de sa d�mission", a rench�ri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner � l'issue du Conseil des ministres.

Le ministre de la Coh�sion des territoires, secr�taire g�n�ral de La R�publique en Marche! qu'il fut un des premiers � rejoindre en provenance du PS, a d�nonc� une "pseudo-affaire" en guise de "cadeau de bienvenue" pour son entr�e au gouvernement.

Sur un autre volet d�voil� par Le Canard, l'embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire, M. Ferrand a toutefois �voqu� des regrets dans l'apr�s-midi en d�clarant sur franceinfo: "si c'�tait � refaire, je ne le referais pas".

Selon l'hebdomadaire satirique, en 2011, les Mutuelles de Bretagne -dont M. Ferrand, pas encore d�put� � ce moment-l�, �tait le directeur g�n�ral- souhaitent louer des locaux commerciaux � Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent entre trois propositions celle d'une soci�t� immobili�re appartenant � la compagne de M. Ferrand.

Cette derni�re, selon Le Canard, monte alors tr�s rapidement une SCI et la promesse de location lui permet d'obtenir un pr�t bancaire �quivalent � la totalit� du prix de ces locaux "en mauvais �tat". Outre une r�novation compl�te des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard, la valeur des parts de la SCI "a �t� multipli�e par 3.000" six ans plus tard.

"Les administratrices et les administrateurs du Conseil d'administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre, pour les conditions de travail des salari�s, pour la proximit� avec les transports, qui �tait celle d'un local d�tenu par ma compagne", a d�taill� M. Ferrand sur BFMTV, ajoutant que le local avait fait l'objet d'un "renouvellement de bail, donc �a veut dire que les gens se satisfont de l'endroit o� est situ� ce local".

- Une affaire qui 'tombe mal' -

Mais cette affaire "tombe mal parce que �a cr�e la suspicion dans un contexte de suspicion", a admis M. Castaner, alors que le premier texte de loi annonc� par le nouvel ex�cutif est un projet de "moralisation de la vie publique" que le garde des Sceaux, Fran�ois Bayrou, doit pr�senter avant les �lections l�gislatives (11-18 juin).

Le premier secr�taire du PS Jean-Christophe Cambad�lis a demand� "solennellement" � l'ex�cutif de s'exprimer.

Pour Marine Le Pen (FN), M. Ferrand, auteur d'un "enrichissement personnel parfaitement immoral", doit "poser sa d�mission". Christian Jacob, coordinateur de la campagne LR pour les l�gislatives, a lui demand� � Emmanuel Macron de "faire le m�nage dans son gouvernement".

"Ca meurtrit �videmment Richard qui est un homme d'une probit� exceptionnelle (...) mais une chose est s�re, il n'y a rien d'ill�gal, il n'y a rien qui ne serait pas moral", a assur� M. Castaner.

Porte-parole de la R�publique en marche!, Benjamin Griveaux s'est montr� plus offensif. "La moralisation de la vie publique concerne l'argent public. L�, c'�tait de l'argent priv', a-t-il d�clar�.

Dans sa d�claration d'int�r�ts remplie en 2014 comme d�put� aupr�s de la Haute autorit� pour la transparence de la vie publique (HATVP), M. Ferrand fait �tat de r�mun�rations comme directeur g�n�ral des Mutuelles de Bretagne jusqu'en 2013 et dit conserver l'activit� de "charg� de mission aupr�s de la direction g�n�rale" du m�me �tablissement, avec pour ce dernier poste une r�mun�ration de 1.250 euros par mois.

Selon son entourage, il n'occupe plus cette fonction depuis d�cembre.

Dans son programme, le candidat Macron voulait interdire � tout �lu ou ministre d'embaucher un membre de sa famille. Pour pr�venir les conflits d'int�r�ts, sera interdit aux parlementaires l'exercice d'activit�s de conseil parall�lement � leur mandat.

L'ex�cutif souhaite aussi imposer un casier judiciaire vierge aux candidats aux �lections et interdire plus de trois mandats identiques successifs.

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(AFP)