Fête de la musique à Nantes : une plainte collective déposée

3 juillet 2019 à 13h51 par Arnaud Laurenti

Les associations Freeform et Média'son ont annoncé qu'elles allaient déposer une plainte collective ce mercredi après-midi pour mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique.

La mère de famille a écopé de deux ans de prison avec sursis.
La mère de famille a écopé de deux ans de prison avec sursis.
Crédit : Archive

Selon l'avocate des deux associations, cette plainte "pour mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique", émane de "85 personnes" qui participaient à la fête dont au moins deux sont tombées dans la Loire. Quelque 140 témoignages ont été recueillis, selon les associations.

L'avocate s'exprimait à la sortie d'une réunion en préfecture avec les associations, mercredi matin.

Scène de chaos

"Tous expliquent avoir été extrêmement choqués" par les faits qui se sont produits dans la nuit du 21 au 22 juin sur le quai Wilson où a eu lieu l'opération policière controversée, a souligné Me Rostan.

La Fête de la musique s'était terminée dans la confusion vers 04H30, quand des échauffourées avaient éclaté entre participants et policiers, venus exiger l'arrêt de la musique.

Quatorze personnes avaient été repêchées dans la Loire par les secours durant la nuit.

Les témoins décrivent "un nuage de lacrymogène" et "ce qui est certain, c'est qu'il n'y a eu aucune sommation" des forces de l'ordre, affirme l'avocate.

"Les participants répètent qu'ils sont tombés dans la Loire et non qu'ils ont sauté délibérément", ajoute Me Rostan. Selon l'avocate, "le bilan aurait pu être bien plus lourd".

A la sortie de la réunion, le président de l'association Média'son Victor Lacroix a balayé l'argument, selon lequel "la préfecture n'était pas au courant" qu'il y avait une scène techno quai Wilson à la Fête de la musique, et ce depuis 20 ans.

"Ils se dédouanent totalement, pour eux cela ne rentre pas dans la Fête de la musique", a dit Victor Lacroix.

Sur les grilles de la préfecture, des amis de Steve, le jeune homme disparu, ont accroché une banderole sur laquelle est écrit "A jamais dans nos coeurs", accompagnée des mots "Justice pour Steve/Victime de la répression/On lâchera rien".

Steve Maia Caniço, 24 ans, n'a plus donné signe de vie depuis la nuit du 21 au 22 juin. L'enquête sur sa disparition se poursuit, selon les associations citant la préfecture.

Dans un communiqué, l'association Freeform estime que les réponses apportées par les autorités ce mercredi sont insuffisantes, et demande au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, quelles seront les suites donner à cette affaire.

 

(avec AFP)