Fillette intoxiquée à la soude caustique : le procès ce mardi à Saint-Nazaire

26 janvier 2021 à 6h05 par Alexandrine DOUET

Un an et demi après le drame, le propriétaire de l’Auberge de « La Fontaine aux Bretons » à Pornic se retrouve devant la justice.

ALOUETTE
La Fontaine aux Bretons à Pornic, théâtre du drame survenu durant l'été 2019.
Crédit : lafontaineauxbretons.fr

Alexandre Gérard, chef d’entreprise nantais à la tête du groupe Inov-on avait racheté l’emblématique restaurant gastronomique début 2019. Il comparaît ce mardi pour blessures involontaires ayant entraîné une ITT de plus de 3 mois avec circonstances aggravantes par la violation délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence (négligence sur la formation risque, hygiène et sécurité du personnel).

Gravement brûlée à l'oesophage

La vie de la famille Kob originaire de région parisienne a basculé le 1er août 2019.
Ce jour-là, la petite Elisabeth, 22 mois alors en vacances avec ses parents et sa grande soeur avait été brûlée à la bouche et à l’oesophage après avoir bu quelques gorgées d’un liquide que tout le monde pensait être un jus de raisin. Il s’agissait en réalité d’un détergent composé de soude caustique, produit destiné à la machine à laver les verres que le restaurant venait d’installer dans ses cuisines.

L’enfant dans un état critique durant 24 heures avait alors été transportée en urgence au CHU de Nantes où elle avait été placée dans un coma artificiel, avant d’être transférée vers l’hôpital Necker à Paris. Aujourd’hui, l’enfant garde de très lourdes séquelles. Après une quinzaine d’opérations, elle est contrainte de s’alimenter via une sonde branchée sur son estomac.

Depuis les faits, le responsable de l’établissement a commandé un audit interne pour comprendre précisément la chronologie des faits. Audit qui a conduit au licenciement des personnes fautives. Quant au détergent à l’origine de la grave intoxication, il a été changé pour ne plus être confondu avec des jus de fruits maison.

La justice va se pencher sur la chaîne de responsabilités. Alexandre Gérard encourt lui jusqu’à trois ans de prison.